Le calendrier liturgique réserve une configuration rare cette année. La fête de la Toussaint tombe le samedi 1er novembre, organisera ainsi la commémoration des fidèles défunts le dimanche 2 novembre. L’abbé Pierre Sandi Diouf, secrétaire général de la Commission nationale de pastorale liturgique du Sénégal, a publié une note détaillée pour répondre aux interrogations des fidèles et guider les paroisses dans ces célébrations exceptionnelles.La solennité de la Toussaint coïncide cette année avec le samedi 1er novembre. « Cette année, la Toussaint coïncide, comme par miracle, au samedi 1er novembre », relève l’abbé Diouf dans sa note liturgique. Le lendemain, la commémoration des fidèles défunts se superpose au 31ème dimanche du temps ordinaire. Cette double appartenance soulève des interrogations pratiques dans les paroisses sénégalaises.
L’année jubilaire 2025, placée sous le thème de l’espérance, donne une résonance particulière à ces deux journées liturgiques. Les fidèles se demandent notamment comment organiser les mess et les visites au cimetière dans ce contexte inhabituel.
Première interrogation des fidèles : peut-on célébrer une messe prédominicale le samedi soir 1er novembre ? La réponse est oui, mais avec une précision importante. « Le soir de la Toussaint, la messe anticipée est une expérience assez rare. En ce cas, la solennité devrait prévaloir, en lieu et place de la commémoration des fidèles défunts », précise l’abbé Diouf.
La messe du samedi soir célébrera donc la Toussaint, non la commémoration des défunts. Cette règle respecte la Table des préséances liturgiques qui placent les solennités au-dessus des commémorations. Les paroisses qui proposent cette célébration vespérale utiliseront donc les textes, les chants et les ornements blancs de la Toussaint.
Le même principe s’applique à la liturgie des Heures. « Il en va de même d’ailleurs pour la liturgie des Heures, on prend l’office du dimanche et non pas celui des défunts », ajoute le responsable liturgique.
Deuxième question récurrente : quand se rendre au cimetière ? Les fidèles peuvent choisir entre le samedi 1er novembre et le dimanche 2 novembre. « Il est bon, aussi souvent que possible, de visiter ces lieux de repos, tout comme d’en prendre soin, bien plus au jour solennel de tous les saints et au jour spécifique de la mémoire de tous les défunts », souligne encore l’abbé Sandi Diouf.
Le jour de la Toussaint,souvent férié au Sénégal, facilite les déplacements en famille. La note encourage cette visite « dans l’après-midi, en ce jour souvent férié, en faveur d’une plus grande affluence ». Le dimanche 2 novembre reste également propice à cette démarche de foi. « C’est ainsi, en tout cas, qu’il importe d’interpréter la visite au cimetière fortement recommandée le 1er novembre et même davantage le 02 novembre », précise le secrétaire général de la CNPLS.
Cette pratique trouve son fondement dans la tradition de l’Église. « Depuis des siècles, l’Église fait visiter les cimetières. À juste raison puisque la mort n’achève guère les relations humaines », explique l’abbé Diouf. La démarche permet d’invoquer « pour ces derniers, le pardon des péchés et leur réveil du sommeil de la mort ».
La messe de la Toussaint déploie toute la richesse de la liturgie solennelle. Les ornements blancs symbolisent la cité du ciel, la Jérusalem céleste. « Pour la messe, la couleur blanche ou festive renvoie à la cité du ciel, la Jérusalem céleste », indique la note. L’ordo liturgique prévoit des conférences, des oraisons et une préface propre à cette fête.
« J’ai vu, et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues », proclame le texte de l’Apocalypse retenu pour cette solennité. Les chants liturgiques mettent l’accent sur le mystère pascal et les béatitudes évangéliques. « Les chants liturgiques mettront l’accent sur le mystère pascal du Christ mort et ressuscité et aussi sur les béatitudes évangéliques, sans oublier sur les supplications de pèlerins de l’espérance en route sur le chemin rocailleux de la sainteté », précise l’abbé Sandi Diouf. La litanie des saints peut remplacer la prière universelle.
L’après-midi, lors de la visite au cimetière, les prêtres revêtent le violet. Cette couleur « indique l’attente de la vie éternelle, espérée pour celui qui est passé de cette terre à l’au-delà ». Si l’émotion pousse souvent vers des chants de tristesse, le responsable liturgique recommande de privilégier « les chants sur la résurrection, la miséricorde et l’espérance chrétienne ».
Union Du Clergé Sénégalais