L’on peut dire par une définition approximative acceptable par toutes les religions monothéistes, que le croyant est celui qui croit que, tout ce qui existe, dans notre univers et dans les autres, résulte de l’action d’un Dieu créateur ; c’est la création en général composée de créatures en particulier.
Parmi ces créatures, l’homme occupe une place de choix, dans un ensemble qui regroupe à coté, ou en face de lui, d’autre éléments innombrables, dans lesquels on trouve les virus et notamment le corona virus, qui se distingue par une enveloppe comportant une espèce de couronne.
L’année 2020 va se singulariser par l’apparition du corona virus qui a ravagé la Chine, en développant une maladie meurtrière, qui s’est propagée avec une violence et une rapidité fulgurante dans les cinq continents, terminant son parcours en Afrique, atteignant le Sénégal en ce mois de Mars 2020.
La maladie, s’est mué en moins de trois mois en pandémie, dont les conséquences sur le monde pourraient être plus brutales et mortelles que celles d’une guerre. Presque tous les pays sont touchés. Les plus puissants : Italie, France, Iran, Allemagne, Etats unis, gravement atteints lui ont déclaré une guerre sans merci ; Pour eux-mêmes, mais aussi pour et avec les autres peuples moins nantis, sous l’égide de l’OMS, un des bras de la mondialisation, ce concept ambivalent qui régit le monde. La mondialisation est en effet le moyen par lequel une amélioration décisive des conditions de vie de l’être humain sur terre a été obtenue ; plus de nourriture, plus de santé, plus d’éducation… bref plus de confort. Mais elle est également, l’outil de la domination de l’humanité par les puissances d’argent et leurs alliés occultes : des forces obscures infiltrées dans le pouvoir politique, et qui dans les coulisses, régentent le monde dans le sens de leurs objectifs inavoués.
Voilà pourquoi la mondialisation et ses dirigeants qui défendent des intérêts particuliers, excluent la religion qui est le moyen conçu pour la sauvegarde des intérêts bien compris de toute l’humanité ; cette entité choyée par le Dieu créateur.
Voilà pourquoi dans la guerre menée sous l’égide de la mondialisation contre le corona virus, aucune place n’est faite à la religion.
Pour revenir au Sénégal, voilà pourquoi dans les mesures édictées contre le corona virus, il y’en a qui concernent ma religion, la religion musulmane et qui m’inquiètent : fermeture des grandes mosquées, pas de prière de vendredi ; fermeture des mosquées : les cinq prières canoniques en sont expulsées.
Le coran pose un principe important, le devoir de se soumettre à Dieu à son prophète et aux autorités légitimes. C’est pourquoi dans cette affaire les musulmans se sont sentis désarmés ; pire ils ont baissé les bras. Ils n’ont pas cherché à trouver la solution permettant d’associer le respect des prescriptions des autorités avec le maintien peu ou prou, du fonctionnement normal de la religion.
Je sais bien que l’on brandit le hadith dans lequel le Prophète plein de compassion (ra’oufou rahim) a demandé aux fidèles de prier dans leurs maisons, une nuit de situation difficile.
Mais ce n’étais pas la guerre ! Et c’était pour une seule prière !
Si au Sénégal pays à 95% de musulmans, on peut rester 24h, sept jours et plus sans entendre l’appel à la prière des muezzins, quelle différence avec un pays athée, si ce n’est qu’on y voit des minarets.
C’est comme si le Sénégal était conquis par une armée étrangère ennemie de la religion musulmane.
C’est aussi une remise en cause peu soutenable, de tout le travail effectué par nos illustres grands guides religieux, pendant des dizaines d’années au prix d’efforts et de sacrifices incommensurables.
Mais je crois très humblement que cette situation n’est pas définitive. Elle peut et doit être modifiée, au grand bénéfice des musulmans de ce pays, de toute la population et de l’Etat sénégalais. On ne va pas en guerre en mettant hors service une partie non négligeable de ses moyens de défense !
Ceux qui de manière consciente ou non, défendent les intérêts cachés des force d’argent et de leurs alliés, invoquent le fait que le corona virus ne connait ni âge, ni sexe, ni race, ni religion et donc, que personne ne nous divertisse en parlant de religion, mais au contraire, que l’on convoque uniquement le savoir technique rationnel des médecins et techniciens de la santé.
Ils ne se rendent pas compte que cet argumentaire développé parfois avec arrogance, constitue leur plus grave erreur.
Pour nous croyants, le savoir scientifique, technique, et technologique n’est rien d’autre que la découverte des règles de la nature, la compréhension de ces règles et leur utilisation par des procédés et outils appropriés pour résoudre nos problèmes de vie. Ces savoirs, comme les religions, appartiennent au Dieu créateur. Donc il faut utiliser les deux qui sont nécessaires et indispensables à l’être humain, et en plus complémentaires.
C’est la raison pour laquelle je dis, que les croyants de ce pays et en particulier les musulmans doivent relever la tête, reprendre leurs armes et participer plus activement à la guerre contre le corona virus.
Le prophète Mouhamed (PSl) nous enseigne que l’Arme avec grand A du musulman est la prière. Et la prière acceptée par Dieu anéantit tous les obstacles et résout tous les problèmes.
Et la prière est acceptée par Dieu quand elle est faite, de préférence, à partir des lieux de connexion avec le divin, à des moments de connexion, et par des croyants connectés et aussi regroupés, car le groupe appelle la bénédiction divine (Rahma). Or l’on ne trouve ces conditions réunies que dans les mosquées.
Donc les mosquées doivent être réouvertes, mais dans le respect de toutes les prescriptions pertinentes des praticiens de la santé adoptées par l’autorité publique.
Et comment ?
Dans la conférence de presse des ministres tenue le mardi 24 mars 2020 le Ministre de l’intérieur a évoqué la possibilité de dérogation.
En outre, comme nous sommes en guerre contre le covid19, je me demande s’il n’est pas plus judicieux de faire plutôt appel au Coran qui indique comment aménager la prière de groupe même en situation de guerre
M’appuyant sur tout cela, je propose que les mosquées restent fermées à la grande masse. Mais qu’elles soient ouvertes à une minorité choisie en fonction de critères identitaires définis par les Imams et les notables de chaque lieu de culte. De manière que pendant les offices, les distances entre les personnes dans les lignes (sapés), et entre les lignes, soient d’environ deux mètres. Que ceux qui viennent à la prière, préalablement cooptés, soient sains, qu’ils se lavent les mains au savon avant de venir, et qu’ils soient porteurs de masques. Et que chaque mosquée se dote de flacons de gel alcoolisé et de thermoflash à utiliser pour tous les fidèles. Et bien entendu pas de salutation ou de contact avant et après l’office.
Cette disposition dans les mosquées pourrait permettre de leur rendre vie pour les cinq offices journaliers (5 à 10 fidèles) et la prière du vendredi (12 à24 fidèles), de faire revenir l’appel des muezzins (qui éloigne Satan et ses hordes), sans favoriser la transmission de la contagion.
Cela permettrait la conservation de la baraka qui a toujours protégé le Sénégal de beaucoup de maux et catastrophes connus dans d’autres contrées, et que nous devons au travail de nos grands chefs religieux disparus et de leur descendance.
Ce que d’aucun ont appelé l’exception sénégalaise, et qui n’est rien d’autre que la bénédiction divine résultant de la perpétuation du legs des guides religieux tel que : El Hadj Omar, E Hadj Malick Sy, Serigne Bamba, Limamou Laye, El Hadj Abdoulaye Niasse et j’en passe.
Par nos actes éclairés et par nos prières aux lieux et moments appropriés Dieu augmentera sur nous sa baraka, et le corona virus sera stoppé au Sénégal, où il n’y aura comme présentement, aucun décès constaté. Et nous seront préservés de l’hécatombe connue dans d’autres pays, Chine, Italie, Iran, France etc…
L’exception sénégalaise triomphera du covid19 si tout cela est fait avec la bénédiction et l’assistance de l’Etat
Cela est possible, surtout si l’on transforme chaque maison de croyant en un lieu de culte où autant que faire se peut, on assoit les cinq prières en groupe, ainsi que les séances de litanies religieuses à la gloire du Dieu créateur, seul capable de maitriser ses créatures, qui constituent ses armées et sont également ses serviteurs.
Ainsi on aura profité de cette grande épreuve nationale, pour renforcer la solidarité entre nous et réaffirmer notre soumission et notre confiance en Dieu, qui seul décide de l’issue de toute guerre.
Ceci est ma contribution d’humble croyant et de citoyen modeste à la lutte contre le covid19
Amath Dieng Administrateur civil à la retraite