Dans une cérémonie de dédicace organisée ce 12 juillet 2025 devant un public nombreux composé d’intellectuels, de responsables politiques,
d’universitaires et de journalistes, Yoro Dia a présenté ses deux nouveaux essais politiques publiés aux éditions L’Harmattan Sénégal.
La rencontre, présidée par la ministre d’État Aïssata Tall Sall, a été l’occasion d’un appel solennel à repenser les fondements démocratiques du Sénégal. Le premier ouvrage, intitulé Les intellectuels sénégalais dans la marche vers la première alternance : L’exception démocratique en question, revient sur le rôle déterminant de la société intellectuelle et médiatique dans l’instauration d’un cadre démocratique solide, couronné par la première alternance pacifique en 2000.
S’appuyant sur une trentaine d’entretiens avec des penseurs et universitaires, Yoro Dia montre comment les élites ont contribué à la structuration du débat public et à la conscientisation des citoyens.
Mais c’est dans son second livre, Le Sénégal : La démocratie de Sisyphe Sociologie politique de l’État légal à l’État de droit, que l’auteur développe une thèse plus dérangeante. En empruntant l’image du mythe grec de Sisyphe, condamné à recommencer sans fin le même effort stérile, il décrit un système politique sénégalais prisonnier d’une répétition sans issue.
« Depuis 1983, le débat politique n’a pas évolué », observe-t-il, pointant la récurrence des querelles sur les règles du jeu électoral et la gestion des alternances.
Selon Yoro Dia, cette « démocratie de Sisyphe » absorbe l’énergie et l’intelligence de la classe politique sans permettre un véritable bond en avant. Le Sénégal, pourtant doté d’une stabilité rare en Afrique et d’une administration structurée, peine à transformer ces atouts en résultats économiques concrets. « La classe politique gaspille son potentiel intellectuel dans des querelles institutionnelles », regrette-t-il.
Pour sortir de ce cycle stérile, Yoro Dia appelle à passer de l’État légal, principalement préoccupé par la conquête et la conservation du pouvoir, à un État de droit véritablement orienté vers l’intérêt général et le progrès économique. «Il est temps de transformer l’exception démocratique en exception économique », insiste-t-il, invitant les décideurs à rompre
avec les réflexes politiciens qui freinent le développement.
Ledakarois