Confrontée de plus en plus aux conflits à caractère religieux et social, l’Afrique a du mal à consolider son développement. Un constat qui a poussé des universitaires et responsables religieux à ouvrir une académie avec pour ambition de promouvoir et de militer pour la paix.
Ses membres ont tenu leur 4eme assemblée générale ce samedi pour tirer le bilan de leurs actes.
L’Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques (AASRSP) a ouvert ses portes le 13 novembre 2021 à Dakar, au Sénégal. Elle se présente comme une institution de réflexion et de recherche axée sur les problèmes dans les domaines religieux, social, politique, scientifique, culturel et environnemental.
cette structure offre le cadre de réflexion sur la participation des laïcs et intellectuels au processus de dialogue interreligieux et de promotion de la paix. Cette Académie est panafricaine, d’Afrique et de Madagascar, et ouverte sur le monde. Elle est d’initiative laïque et autonome.
Dans son organisation, elle est œcuménique, non confessionnelle dans le choix de ses membres.
« Quelle que soit l’obédience à laquelle on appartient, quelle que soit la religion dans laquelle on est, on est tous concerné par la paix. Par conséquent, on doit pouvoir se mettre ensemble pour défendre ensemble la paix et faire en sorte que le monde soit plus juste et équitable. C’est ce qui nous a amenés à mettre en place cette académie », a indiqué le Pr Aloyse-Raymond Ndiaye, 1er vice-président de l’institution.
La violence et la haine, le refus de l’autre, le non respect de la personne humaine, de ses droits, se sont installés au cœur des relations, le recours à la force s’impose comme moyen privilégié de résoudre les différends au lieu de recourir à des stratégies basées sur l’éducation, l’éthique, l’écoute de l’autre, le dialogue et la référence aux valeurs républicaines.
Au regard des dérives constatées, les valeurs comme le respect de la parole donnée, la primauté du droit, la foi, le courage, la sincérité, la vérité méritent d’être placés en conscience au cœur de l’éthique républicaine.
L’Académie Africaine des Sciences Religieuses, Sociales et Politiques, dont la mission est de « veille et d’éveil », en d’autres termes de « préserver et de développer les conditions harmonieuses du « vivre ensemble », en appelle à la lucidité, au dialogue, à la paix, pour sortir de ce cercle vicieux et inaugurer une nouvelle page de fraternité véritable dans le respect de notre constitution et de nos institutions.
L’idée de création de cette académie est une recommandation du colloque international « 50 ans après Vatican II, l’Afrique et l’héritage d’Alioune Diop : le dialogue des religions et les défis du temps présent », organisé à Dakar en janvier 2016. Les fondateurs veulent perpétuer l’héritage de l’intellectuel sénégalais Alioune Diop, militant de l’émancipation des cultures africaines, et fondateur de la revue Présence africaine.
En prenant le modèle Alioune Diop qui a su «réunir tout le monde, marxiste, révolutionnaire, réactionnaire, conservateur, pour créer la présence africaine et la société africaine», l’avenir de cette Académie est projeté dans ce sens.
Bénédicte Sagna