Le Sénégal risque encore de plonger dans un manque d’approvisionnement en produits pétroliers. Dans un contexte mondial qui est particulièrement tendu, les pétroliers du Sénégal doivent faire face à une dette d’un montant de 375milliards FCFA que leur doit l’Etat.
Les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine se continuent à se faire sentir au Sénégal surtout dans le secteur des hydrocarbures. Entre hausse des prix du baril de pétrole, crise énergétique, pénurie de carburant entre autres, le monde n’a pas fini de subir des désagréments. Les tensions sur la production au niveau mondial persistent. L’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP) et ses partenaires ont annoncé, il y’a quelques jours, une baisse de leur production journalière de pétrole de 2millions de barils, pour le mois de novembre. Les États-unis de leurs côtés de leur côté, sont en train d’étudier les possibilités d’une interdiction d’exportation de l’essence, du diésel et du fioul durant 30 à 60 jours. Des facteurs qui, combinés, pourraient entraîner une augmentation des prix du carburant.
Y’a-t-il de quoi avoir des inquiétudes pour le Sénégal, si l’Etat ne rembourse pas les pétroliers ?
Le président de l’Association sénégalaise des pétroliers se montre rassurant. « Le Sénégal ne risque pas une pénurie de carburant à l’heure actuelle, parce que la Sar ( société africaine de raffinage) fonctionne normalement et honore toutes les commandes », assure Ameth Guissé. Selon lui, la décision de l’OPEP de réduire sa production n’est pas liée à des difficultés de production. Il fait à savoir aussi qu’ils se fient à la règle du marché, l’ opep agit sur l’offre pour interagir sur les prix. Le Sénégal est donc à l’abri our l’instant. Mais pour que cela continue, il faudrait que l’Etat paie ses dettes, indique le président de l’Asp. « Au Sénégal, il y’a un approvisionnement régulier grâce au fonctionnement de la Sar et au fonctionnement des importateurs qui suppléent la Sar. Et si ce mécanisme doit continuer à fonctionner, il faut que l’Etat paie sa dette. Il nous doit 150 milliards au titre des pertes commerciales », confit Ameth Guissé. Par pertes commerciales, il faut comprendre le différentiel entre le prix du pétrole et le prix fixé par l’Etat.
Mariama Diallo