Les Projetistes devraient avoir comme projet de s’exprimer couramment dans la langue officielle du pays.
Mme Yassine Fall, en Russie, a parlé un français « foronfifon naspa » – l’expression est de l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ. Son niveau dans la langue officielle du pays rappelle curieusement celui du caustique Khadim Samb, éminent chroniqueur de la lutte sénégalaise.
Malchance pour Yassine Fall, car le même jour où elle déroulait un français chaotique à Moscou, à Dakar, Aissata Tall Sall détonnait par son éloquence, sa maîtrise du verbe et sa finesse linguistique.
La Présidence est devenue un guichet automatique de distribution de liasses de fautes dans les documents publics. La lettre de Cheikh Oumar Diagne pique encore nos yeux.
En face, un autre est mondialement connu pour agresser la langue française à chacune de ses sorties empreintes de…toxicité.
La démocratie est une aristocratie de grands orateurs. Les textes de la Présidence, comme ceux du Gouvernement, doivent refléter le prestige d’un État sérieux. Pour rappel, nous sommes le pays de Léopold Senghor, grammairien et académicien ; un homme au verbe aussi soyeux que précis.
Nos amis du « Projet » ont beaucoup de gouaille mais il leur manque l’essentiel : le projet de gouverner avec du talent.
Nos oreilles sifflent. Nos yeux piquent. Au secours, les sous-doués gouvernent.
L’oeil du Dakarien