Home À la une Beau frère du président, Adama Faye attaque Macky en public

Beau frère du président, Adama Faye attaque Macky en public

by Almamy Sylla
0 comment

Adama Faye membre fondateur de l’Apr, beau frère du président de la république Macky Sall, a livré une missive missile en public contre Macky Sall. Dans sa lettre ouverte Adama Faye s’en prend au chef de l’Etat en dénonçant son mode de gouvernance au sein de sa famille politique, le beau frère du président déclare sa candidature pour les locales 2022 pour la mairie de Grand-Yoff, avec ou sans la bénédiction de son président.

Les signes de la désunion au sein de l’Apr sont plus que visibles, à quelques mois des élections locales 2022, la course aux sièges est lancée. Chacun veut sauver sa cause ou mieux sa carrière en politique, sans attendre le mot d’ordre de Macky Sall, pour la désignation des candidats de l’Apr. C’est une lettre missile que Adama Faye envoie au chef de l’Etat Macky Sall qui est aussi son beau frère. Ce qui surprend plus d’un, c’est le mode de transmission employé par ce dernier, il l’a fait en public au vu de tous, comme si en interne son message ne sera pas écouté par le président. C’est une sortie médiatique inattendue qui retenti comme une bombe.

La lettre de Adama Faye retransmis textuellement sur le site Dakaractu

Monsieur le Président, grande fut ma peine de vous entendre demander à vos partenaires politiques de la coalition Benno Bokk Yakaar et à vos frères et sœurs du parti Apr de vous écouter et d’attendre vos décisions dans les différentes localités pour les élections locales de janvier 2022.

Attention ! Non seulement trop de pouvoir tue le pouvoir, mais aussi le vôtre est temporaire. Le linge sale se lave en famille, dit-on, certes, mais il faudrait déjà que le chef de famille puisse accepter que dans la cour de la maison vivent plusieurs fils et filles aux caractères et objectifs différents, voire divergents. Votre liberté est celle de celui qui pense autrement. À la question nationale concernant vos mandats, vous avez eu la liberté de répondre par un ni oui ni non.

En cette période de crise sanitaire où le Sénégal traverse ses pires moments d’instabilité sociale et affronte d’énormes difficultés financières, vous avez eu la liberté d’acheter un avion à coût de milliards et j’ose espérer que vous aurez la même liberté de le rentabiliser. Sans oublier le fait de changer de casquette, à votre guise, de président de la République ou de chef de parti devant la patrie, vous vous donnez non seulement la liberté de nommer ou de démettre sans tenir compte des compétences, mais aussi celle de laisser des personnes retraitées depuis belle lurette à des postes de responsabilités.

Votre liberté qui vous permet d’appliquer la justice sélective n’a pas droit sur celle des uns et des autres. Monsieur le Président, attendez-vous à ce que l’on ne soit pas toujours d’accord avec vous et ce, en toute liberté. De par votre expérience, vous devriez être le meilleur président que le Sénégal ait connu. Vous avez changé positivement la vitrine physique du Sénégal, mais qu’en est-il de la vignette morale, éthique et déontologique de notre pays ?

Tant que c’est à huis clos, cela peut ne pas déranger, mais votre excès de pouvoir et votre comportement de dictateur ou de monarque inquiètent plus d’un. Au-delà du fait que le sang royal ne coule guère dans vos veines, je vous rappelle que le Sénégal n’est point un royaume, mais une République que vous dirigez, vous, mon président, mon leader, vous qui êtes né sous l’ère de la liberté, après l’indépendance, sans aucune contrainte coloniale.

Ma liberté comme celle de plusieurs citoyens qui n’osent le dire est d’avoir le libre arbitre. Ma liberté de porter ma candidature et de la proposer non pas à vous, mais à mes concitoyens, ceux de ma commune qui auront l’éclectisme et la liberté de porter ou non leur espoir en moi.

Monsieur le Président tout cela pour marteler hic et nunc que moi, Adama Faye, membre fondateur du parti Apr, je déclare ma candidature aux prochaines locales de janvier 2022 dans ma commune, Grand-Yoff. Il va sans dire que si je ne bénéficie pas de l’accord de mon parti ou plutôt je dirais de votre décision, je présenterai si Dieu le veut, une liste parallèle et concurrente, quel que soit le mode de scrutin choisi, in fine, ma liberté aura été affirmée jusqu’au bout. Advienne que pourra.

Adama Faye Responsable politique APR, Grand-Yoff

You may also like

Leave a Comment