Dans un contexte marque par la troisième vague au Sénégal notamment avec l’installation du variant delta, le Sénégal à 1307 décès depuis le 02 mars 2020. Le Docteur Amadou Ndiaye, Directeur du centre de santé Abass Ndao de Dakar est revenu avec nous dans un entretien sur la situation des hôpitaux en plein COVID-19, les centres de traitement épidémiologiques (CTE), les symptômes et sur l’importance de la vaccination. Ex. Hopital Abass Ndao.
Comment se passe la situation ici à l’hôpital par rapport à la Covid 19 ?
Comme vous le voyez au niveau national le nombre de cas augmente, les nombres de places disponibles sont un peu rare et semble-t-il la population n’est pas conscientiser où est insouciante par rapport à la maladie qui continue à gagner du terrain. Nous avons commencé notre CTE depuis le 2 juillet date à laquelle on a été enrôlé avec une capacité 7 lits dont 4 lits froids et 3 lits chauds. Maintenant, avec la visite de la direction du ministère de la santé on nous a demandé d’augmenter la capacité. Aujourd’hui nous avons 16 lits dont les 7 qui sont des lits chauds mais toutes les 16 lits pourront recevoir des patients avec oxygène. Dans le cadre des perspectives on envisage aussi d’agrandir la capacité parce que la demande est très forte pour nous retrouver avec 25 lits et dans c’est 25 lits y en aura 14 lits dites chauds. Les lits chauds sont des lits de réanimation, qui nécessite donc une oxygénothérapie et avec tous les matériels qui vont avec.
Par rapport à cela est-ce que vous n’avez pas de difficulté ou de manque de matériel de logistique et de personnel pour gérer convenablement ce virus ?
On a juste un partenariat féconds avec le ministère de la santé qui enrôle tout le personnel du CTE, avec non seulement la prise en charge salariale les motivations qui vont avec mais aussi l’accompagnement par rapport aux équipements pratiquement 90 % des équipements qui se trouve dans ce CTE c’est le ministère de la santé. Récemment on a reçu de la ville de Dakar des matériels qui pourront être utilisé au niveau de ce CTE pour la prise en charge des cas qui sont grave.
Beaucoup de gens parlent de manque d’oxygène dans les hôpitaux est-ce que c’est le cas ici à Abass Ndao ?
Heureusement, je touche du bois ici à Abass Ndao on a la plus grande centrale d’oxygène au Sénégal. Dans la conception de la centrale d’oxygène c’était une centrale qui devrait permettre à l’hôpital de fournir de l’oxygène à tous les services mais également de fournir dans l’oxygène au niveau des centres de santé environnant donc c’était ça l’esprit les projets. Heureusement jusqu’à où aujourd’hui on a pas encore ce problème. Mais aussi dans l’accompagnement par la mairie de Dakar qui va nous doter d’une centrale d’oxygène mobile pour Parer à toute rupture. Mais nous avons une grande centrale la plus grande avec un bon débit.
Aujourd’hui avec la troisième vague et le variant Delta qui se propage assez rapidement comment parvenez vous à gérer ?
Parfois je me dis qu’on se trouve dans deux mondes différents. Le monde dans lequel nous on est, où on voit des patients, tous les CTE sont pleins. Moi lorsque j’ai fait l’agrandissement, le même jour J’étais plein. Et malheureusement on voit à côté la population qui ne porte pas de masque qui s’entasse qui se regroupe et là c’est ahurissant.
Le variant Delta à une vitesse de propagation exponentielle. Il n’attend plus les 14 jours d’incubation avant d’être symptomatique. Au bout de trois(3) jours maximum quatre(4) jours d’infection l’individu commence à symptomatique; cinquième(5), jour sixième(6) jour le virus, il faudrait que cet individu soit oxygéné sinon on le perd. Pour dire que c’est un variant extrêmement grave.
Pour les virus en réalité, en se divisant, ils font des erreurs parce qu’ils ne sont pas dotés de ce qu’on appelle de l’ADN polymérase, du coup ils font des erreurs et ne peuvent pas rectifier cela. Malheureusement pour nous, le Type qui est là c’est un variant qui est plus virulent que la source initiale lors de la première vague. Il est plus virulent parce que le degré de contagion est extrêmement rapide et ce qui est grave est que lorsque l’individu commence à être infectant c’est à dire quand il est capable d’infecter les gens, il n’apparait aucun symptôme. Et donc dés les 3, 4, jours l’individu commence à être infectant; lorsqu’il tousse, lorsqu’il parle avec les gouttelettes sortent par la bouche, l’individu peut contaminer son voisinage sans savoir qu’il est malade; et des qu’il commence au cinquième(5), sixième(6) jours à avoir des symptômes, c’est un patient pour la réanimation.
Les Sénégalais doivent se conscientiser. Ce n’est pas une affaire de politique, ce n’est pas également une affaire d’ethnie. C’est une affaire de tout un chacun. Et ce qui risque d’arriver c’est qu’on arrive un moment où tous les hôpitaux seront pleines, et tous les CTE seront pleines et que les patients puissent juste maintenant tombé dans la rue. On ne souhaite pas. Pour qu’on en arrive pas à ce stade, il faut que les gens porte les masques. il y a une note circulaire qui est sorti pour obligation de porter le masque dans les transports urbains, dans les transports en commun, dans les lieux publics. mais c’est juste des notes d’orientation mais c’est au sénégalais de se prémunir, de se protéger et de protéger leurs proches, en quoi faisant, en portant des masques, et se laver les mains avec de l’eau et du savon ou bien du gel Hydroalcoolique avant de les porter au niveau de la bouche du nez et aussi de boire beaucoup d’eau.
Comment apparaissent les symptômes avec ce nouveau variant ?
Les symptômes apparaissent comme une grippe simple. Lors ce que vous avez cessé donc vous pensez que vous avez une grippe tout simplement. L’ essoufflement vient après. Il y a un écoulement nasal qui est là, L’individu tousse avec des douleurs articulaires, des courbatures, même la température n’est pas assez élevé, contrairement à la première vague où on avait des températures de plus 38 degrés. L’individu n’est pas hyperthermiques c’est juste une fatigue que l’individu a et pense que c’est une grippe simple. Et 99% des gens qui disent qu’ils sont grippés, sont contaminés par ce nouveau variant et dissémine la maladie c’est ça en fait. deux jours trois il commence à sentir une contusion au niveau pulmonaire il ne parvient pas à respirer, leur gorge devienne sèche en ce moment ils auront besoin d’oxygène, sinon ils vont mourir. C’est ça la gravité de ce variant.
comment se passe le traitement ici à Abass Ndao
Le traitement que nous suivons c’est le traitement qui est validé au niveau national. Nous envoyons notre commande au niveau de la PNA pour faire l’enlèvement, ensuite ici c’est géré au niveau de la pharmacie en fonction du nombre de lits disponibles, du nombre de patient, une dotation est fait au niveau du responsable de la logistique et de la gestion des intrants qui les dispose au niveau des CTE. Tout le traitement admis au CTE est gratuit.
Le Ministère est allé plus loin, tous les explorations nécessaires au patient admis au niveau des CTE sont supportées par le ministère de la santé donc le patient qui est admis dans les CTE il ne paye rien et n’achète rien. Tout ce qu’on doit lui faire c’est de le traiter jusqu’à sa guérison, on fait un test de contrôle c’est négatif le patient sort . Sauf dans certains structures où y’a pas une prise en sage rapport à la nourriture (NDLR), il pourra être doter de nourriture au niveau de la maison.
Le traitement est-il différent de celui appliquer durant la première durant la première vague ?
C’est le même protocole que l’on suit avec juste l’hydroxy chloroquine, associé avec de la vitamine C du zinc etc. Donc c’est le même protocole.
Quel est le temps de guérison des malades ?
Au bout d’une semaine de traitement en général ils sont guéris. Ce qui posait problème initialement c’était la prise en charge, on a appris de la première vague pour moduler. Dés admission avec juste un teste positif, un PCR ; on doté toutes les structures de teste rapide qui permettent de confirmer la positivé , le scanner qui permet d’orienter sur le degré d’atteinte et rapidement le traitement est insoucieux. En général les gens qui commencent leurs traitements dès le premier jour en général ils s’en sortent et ils guérissent.
Nous en tant que corps médical on demande juste d’agir en toute logique et en toute conscience parce qu’on est assujetti à une obligation de moyens et non de résultat donc on donne les soins et seul le bon Dieu guérit les patients. Ce qu’on a noté avec ce variant c’est les arrêts cardiaques subites, malgré même que les patients soient sous traitement, bien ventilés avec tout ca ce qui est grave c’est que à tout moment le patient peut faire un arrêt cardiaque. Et il faudrait que la population soit conscient de cette Etat de fait.
On peut l’éviter en mettant des gestes barrières en respectant la distanciation sociale et surtout en se vaccinant. Se vacciner nous protège contre les souches autochtones de la première et de la deuxième mais non de ce variant. Le vaccin ne nous protège pas pour ce variant. Le vaccin que le Sénégal homologue et fais tout pour que ce vaccin soit disponible mais ce sont des vaccins qui nous permettent de lutter Contre les souches de coronavirus. Parce que c’est sur la base de protéines du coronavirus, que ses vaccins sont faits et cela nous donne une immunité. Tout nouveau variant nous expose à une nouvelle infection.
Alors dans ce cas est-ce que les vaccins sont efficaces?
Les études qui sont faites montre que ce qu’ils sont vaccinés n’évoluent pas dans la gravité, cala ne veut pas dire qu’ils vont être infectés. Ils ne ne sont pas des patients de réanimation. Par contre si on est pas vacciner là on devient maintenant un cas grave surtout si la personne vie avec une comorbidité que ce soit diabète, hypertension, Asthme etc.
Est-ce qu’ ici on se vaccine si OUI Combien de personnes avez-vous déjà vacciner ?
Oui ici on se vaccine. On a déjà vacciné plus de 3 cents 50 agents, puis après on a ouvert pour lancer un appel à la population pour qu’elle puisse être vacciné. On a vacciné plus d’une centaine de riverains. Par rapport aux deux vaccins disponible aujourd’hui à Abass Ndao nous avons reçu Johnson and Johnson et sinopharm . Donc la vaccination est en cours Depuis l’installation de votre CTE.
Quel est le bilan depuis le démarrage du CTE?
Jusqu’à hier on a eu 27 cas et parmi ces 27 on a eu huit décès. Mais ce sont des patients qui ont tardé à venir ici parce que ils étaient déjà un état avancé et c’est ce retard là qui a fait ceci avec tous les efforts qu’il en était consenti. C’est des patients qu’on a malheureusement perdus. Mais qu’on aurait souhaité guérir
Un dernier mot.
Juste c’était un appel du professionnel qui est en contact avec les patients. A toute la population, à la communauté sénégalaise; Respecter les mesures barrière, la distanciation sociale, de se laver les mains lorsqu’on revient de chez soi, ou qu’on touche quelqu’un, qu’on touche son ordinateur, son téléphone ou les rampes d’escalier; se laver les mains avec de l’eau savonneuse ou qu’on les frictionnent avec du gel hydro alcoolique. Aussi de boire beaucoup d’eau. Éviter les déplacements inutiles, les rassemblements inutiles ça augmente le degré de propagation du virus. Ceci expose aux gens mais surtout d’aller se faire vacciner. Parce que dans tous les centres de santé les deux vaccins sont disponibles. Que les gens aillent se faire vacciner. Qu’ils n’écoutent pas les pseudos intellectuels qui parle de choses qu’ils ne maîtrisent pas parce que N’étant pas en contact avec les seringues. Moi je me suis vacciné et si s’était des canulars je n’allais pas le faire.
Certains on leur dit de se vacciner ils refusent. Parce qu’ils ont peur de la vaccination. Pourtant le Sénégal a commencé à vacciner depuis belle Lurette. Avec le programme élargie de vaccination, sinopharm c’est un vaccin a virus inactiver, l’Astra Zeneca c’est un vaccin a virus vivant atténué on a ses même types de vaccins de le programme Élargi de vaccination. Lorsqu’on est bébé on est vacciné sur ce même type de vaccins donc pourquoi avoir peur du vaccin, Or au Sénégal nous avons de l’expertise, nous le corps médical, nous n’allons pas accepter, sur le plan éthique qu’on amène des vaccins pour tuer les Sénégalais. Jamais! jamais! donc pourquoi , les gens maintenant ont cette pensée d’esprit.
On a une de ses richesses au Sénégal c’est notre jeunesse on va pas faire des choses qui va contribuer à endiguer le processus d’évolution de notre pays. Ça on le fera jamais parce qu’on est des personnes assermenté. Notre mission c’est de guérir le patient suivant le serment d’Hippocrate Ou le serment de Galilée qu’on a prononcé et qu’on continue de respecter. Et dans toute chose n’espérons pas que les politiques puissent nous détourner par rapport à cette logique. On est là pour soigner des patients et tout médicament est vaccin On l’étudie on regarde l’efficacité sur les patients avant de l’administrer.