La consommation de pétrole a chuté si brutalement avec l’immobilisation des transports sur la planète qu’on a dû stocker 100 millions de barils en un mois dans les cuves, à terre, et en mer dans les tankers, des stocks flottants, comme au large du Texas. On stocke même le pétrole dans les oléoducs aux États-Unis.
Selon le site rfi.fr les capacités mondiales de stockage de pétrole sont déjà aux trois quarts pleines et elles pourraient ne pas suffire si l’Arabie saoudite tient sa promesse de libérer 3 millions de barils quotidiens supplémentaires en avril puis 600 000 barils par jour de plus, comme elle l’a annoncé ce lundi.
Il faut considérer que le coronavirus détruit la demande de pétrole. Or l’Arabie saoudite vient d’annoncer qu’elle ouvrirait encore plus largement les vannes que prévu au mois de mai. La production pétrolière des Etats-Unis risque d’étouffer sous l’abondance des stocks.
En effet note-t-on, le stockage fait les affaires de quelques-uns… Ceux qui possèdent des cuves ou des tankers et quelques traders qui ont vendu leur pétrole à terme, et qui le revendront plus cher. Mais pour les producteurs américains, ce stockage forcé est un coût supplémentaire, alors qu’ils perdent déjà de l’argent. Leur rentabilité était basée sur un baril entre 35 et 55 dollars, il n’en vaut plus que 20. Contrairement au précédent plongeon de 2014, les créanciers et leurs actionnaires ne sont plus prêts à mettre la main à la poche pour sauver les pétroles de schiste.
C’est pour cela que l’administration américaine se rapproche de l’Arabie saoudite et de la Russie pour tenter de trouver un accord..Mais sans concession russe, les Saoudiens menaceront toujours d’inonder le marché de pétrole. D’où la main tendue de Donald Trump à son homologue russe Vladimir Poutine.