À Venise, la grande dame de la danse contemporaine en Afrique a reçu la récompense suprême de la Biennale. Cela signifie pour elle que triomphe est rendu au continent tout entier.
Dans la cité sans touristes aux arcades rongées par l’eau, la danse est à l’honneur avec sa Biennale, présidée par l’Anglais Wayne McGregor (1). La Franco-Sénégalaise Germaine Acogny (77 ans) a reçu, samedi, le lion d’or. Somptueuse dans sa robe de prêtresse couleur sang de bœuf, celle qu’on surnomme « Maman Germaine » ou « la mère de la danse contemporaine en Afrique » a dit : « À l’automne de ma vie, j’ai la chance et l’honneur de voir reconnu mon travail consacré à la formation, à la chorégraphie et au développement d’une danse africaine contemporaine. À travers moi, c’est toute l’Afrique, vieux continent de la danse et de traditions, qui est mise à l’honneur. » Cette aventure, elle l’entamait seule, voilà plus de cinquante ans. Divorcée, avec deux enfants à charge, elle décidait de donner des cours. Étrangers de passage, expatriés et Africains s’exerçaient dans le patio de sa petite maison de Dakar. Elle a poursuivi avec la fondation de l’École des sables, lancée en 1998 dans le village de Toubab Dialo (Sénégal), après avoir dirigé (de 1977 à 1982) Mudra Afrique, école créée par Maurice Béjart et le président Senghor. Elle espère que ce lion d’or offrira de nouvelles perspectives à la survie de l’École des sables, qui a failli fermer faute de moyens.