Les producteurs de la zone des Niayes souhaitent une décentralisation du marché d’intérêt national à travers la mise en place de marchés régionaux équipés de chambres froides, a déclaré vendredi Cheikh Mbacké Mboup, président la coopérative des producteurs de fruits et légumes et d’élevage de Keur Birame Ndao.
« Si les infrastructures de conservation sont installées, les agriculteurs n’auront plus besoin de brader leurs produits, car, quand le marché n’est pas favorable à eux, ils pourront stocker et réguler la consommation », a-t-il fait valoir.
Dans de telles conditions, dit-il, « le producteur va se retrouver avec un prix très intéressant » et le pays pourra exporter pour obtenir des devises.
Il estime que dans ce domaine, « le gouvernement du Sénégal fait beaucoup d’efforts », lesquels doivent toutefois être selon lui accélérés.
Il déclare que l’une des priorités doit consister à renforcer les capacités des producteurs, mettre en place des infrastructures de stockage et une chaîne de froid pour conserver les produits très périssables.
Cheikh Mbacké Mboup a rappelé que « l’Etat a mis en place des mécanismes de récépissé d’entrepôt avec le marché d’intérêt national de Diamniadio ».
Selon lui, ces mécanismes « permettent aux agriculteurs de stocker leurs produits dans des entrepôts gérés par une agence mise en place avec des frais de stockage très allégés ».
« C’est un début, mais il faut développer plus de chambres froides, décentraliser ce marché, car la zone des Niayes est à 180 km de Dakar. Donc, il faut faciliter la proximité, en mettant en place des marchés régionaux avec les mêmes infrastructures paramétrées suivant la demande et la productivité dans ces différentes zones », a proposé M. Mboup.
Il estime que l’exportation de 50 pour cent des fruits et légumes produits dans la zone des Niayes, pourrait générer « des dizaines ou centaines de milliards de francs CFA ». Cela permettrait ainsi à cette zone de « contribuer à l’économie du pays à travers l’horticulture ».
« La zone des Niayes est l’un des plus grands espaces de production de fruits et légumes au Sénégal, avec 60% de la production nationale horticole sur les 800 à 900 mille tonnes par an. Le peu d’exportation de fruits et légumes que nous faisons est de 120 mille tonnes pour une valeur financière de 70 milliards de francs CFA », a-t-il rappelé.
Aussi les Niayes constituent « une zone à forte potentialité économique.