«…on a perdu pratiquement un peu moins de 60% de nos donneurs»
Le Covid-19 n’en a pas fini de causer des dégâts collatéraux. Au centre national de transfusion sanguine (Cnts) c’est la croix et la bannière pour trouver du sang. En effet, depuis l’avènement de cette maladie, cette structure se voit « vider de son sang ».
Selon les explications du responsable du prélèvement et de la distribution du sang au centre national de transfusion sanguine (Cnts), Dr Youssou Bamar Guèye, avec cette situation ils ont perdu pratiquement un peu moins de 60% de leurs donneurs.
«60% du sang collecté au centre de transfusion sanguine provient des collectes mobiles organisées par des associations, des entreprises les écoles, les universités etc. On a remarqué que l’ensemble de ses collectes ont été annulés par les organisateurs » a-t-il indiqué.
On est entré dans un cycle de pénurie
Et pourtant, le Cnts a essayé de se plier aux mesures recommandées par le ministère de la santé et de l’action sociale en mettant en place le système de lavage des mains, de distanciation entre donneurs, mettre en place un système de flashage de la température. Pour rassurer et aussi inciter les donneurs à venir. Mais c’est sans résultats escomptés.
«Bien qu’ ayant mis en place ce système, on a toujours pas eu de collecte mobile. Maintenant c’est le site fixe qui tourne et on a à peu prés 50 donneurs par jour en général. 50 donneurs par jour, si on enlève les poches qui ne sont pas utilisables, ça nous reste pratiquement une quarantaine de poche » regrette t-il. Non sans préciser qu’en moyenne au Cnts, on distribue entre 120 et 150 poches par jours
Cependant pour combler le gap, la structure a essayé de mettre en place des stratégies de contournements.
«On est en train de nous réajuster faisant appel aux donneurs qui viennent régulièrement. Les médecins aussi puisqu’ils n’ont pas de sang, pousse les parents des patients à venir donner. Ces deux stratégies combinées sont en train de nous aider un peu à avoir un site fixe à peu prés un peu moins de 100 poches par jour souligné Dr Youssou. Et d’ajouter, ce n’est pas toujours l’équivalent de ce qu’on avait, c’est-à-dire les 200 poches qu’on pouvait avoir par jour.
Cette situation n’est pas sans conséquences selon le responsable du prélèvement et de la distribution du sang au Cnts, car certaine urgence ne peuvent pas être satisfaites.
«Cette situation retarde la chimio thérapie des patients qui sont suivis pour les cancers. Ça retarde aussi l’hémodialyse qu’on doit faire à certains patients qui ont une insuffisance rénale. Ça peut mettre en danger la vie des femmes qui accouchent et qui ont besoin de sang. Notamment ça peut retarder les interventions Chirurgicales pour certains patients programmés » s’exclame t-il. Cela impacte aussi sur la durée d’hospitalisation et sur l’éventuel décès de certains patients qui ont besoins de sang. «Si le patient est dans une situation, d’hémorragie et qu’il a besoin de sang » souligne t-il pour s’en désoler.