Dans un contexte marqué par la pandémie du covid-19 l’Afrique en générale et le Sénégal particulièrement vivent des moments difficiles car de la crise sanitaire on fait face également à une crise économique et sociale profonde. L’organisation Frapp France Dégage aporte sa contribution à la lutte à sa manière nous révèle Fatima Mbengue de la cellule de communication dans cet entretien
Ledakarois221 Avec l’entrée du coronavirus au Sénégal on a vu FRAPP lancé le slogan CORONA DEGAGE où en êtes-vous avec ce projet ?
Oui en effet dés le début de cette pandémie le FRAPP a lancé la campagne CORONA DÉGAGE pour participer à l’effort de guerre. On peut dire que cette campagne a été déclinée en terme de dénonciations, de propositions et d’actions.
Dénonciations avec les différentes plaintes déposées.
Propositions avec nos nombreuses recommandations. Déjà, le FRAPP a eu saisir officiellement le président de la République. C’est pourquoi nous nous réjouissons de voir 9 de nos recommandations exécutées dans la gestion de cette pandémie même s’il reste d’autres points.
Actions dans la mesure où nos sections départementales distribuent des masques à la population et participent dans les comités chargés de distribuer les vivres.
Le covid-19 fait paniqué le monde entier, et dès ses premiers pas au Sénégal, on a vu un élan de solidarité de toute la classe politique même des opposants les plus radicaux. Un de ces opposants, Idrissa Seck pour ne pas le nommé a affirmé : « l’eau qui sert à éteindre un incendie n’a point besoin d’être filtrer » qu’es qui justifie l’attitude vas-t-en guerre de FRAPP ?
Le FRAPP n’est pas dans une logique de vas-t-en guerre mais dans une posture de veille citoyenne afin d’orienter le débat vers les urgences du moment. Cette pandémie est sérieuse donc nécessite une approche sérieuse.
Nous ne sommes pas dans un état d’urgence sentimental.
On sait que la crise n’est pas seulement sanitaire elle est aussi sociale, avec cet aspect social Frapp a brandit des plaintes dans tous les sens notamment l’octroi du marché de riz et de son transport, qu’es-que vous reprochez concrètement aux autorités sur ce point ?
Le FRAPP a déposé une dénonciation à l’OFNAC après avoir remarqué des faits qui pouvant constituer un délit de favoritisme. En effet,une partie du marché de transport des vivres a été donnée par le ministre Mansour Faye au député Demba Diop << Sy>> or l’article LO 163 du code électorale et l’article 113 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale précisent que le mandat de député est incompatible avec la fonction de chef d’entreprise.
Nous gardons espoir dans la mesure où l’OFNAC déclaré recevable notre requête et donc va mener une Enquête. Le FRAPP se met à leur disposition pour faciliter la manifestation de la vérité.
Les mesures prises par l’Etat notamment l’état d’urgence, le couvre-feu ou encore la loi d’habilitation qui concentrent l’essentiel des pouvoirs entre les mains du Président Macky Sall pensez-vous que ces décisions sont justifiées ?
Dans la lettre adressée au président de la république à la veille du vote de la loi d’habilitation, le FRAPP rejetait carrément cette décision dans la mesure où le président a déjà trop de pouvoirs mais surtout que l’Assemblée nationale doit être partie prenante de cette lutte et non spectatrice. Depuis le début de cette crise sanitaire beaucoup de choses se sont passées et si nous étions dans une bonne démocratie les représentants du peuple allaient interpeller les différents ministères pour faire une évaluation des mesures prises et faire des projections.
Le rattachement de l’ARMP à la présidence en ces temps de crise sanitaire confirme que le FRAPP et certaines autres organisations avaient vu juste en rejetant cette loi.
Malgré l’avis de certains spécialistes et particulièrement l’équipe en charge du traitement des patients, Le frapp demande un dépistage massif, sur quoi vous vous basez pour dire que c’est un impératif ?
Les pays ayant procédés à des dépistages massifs sont ceux qui maîtrisent le mieux la gestion de cette pandémie. Le FRAPP continue à proposer cette solution dans la mesure où nous parlons maintenant de cas communautaires, nous sommes tous probablement porteurs du virus. Juste rappeler qu’en parlant de dépistage massif nous ne demandons pas à tester systématiquement toute la population mais procéder à une sélection selon le niveau de risque des zones afin de circonscrire le virus.
D’ailleurs, ces temps ci beaucoup de techniciens de la santé préconisent cette approche.Nous profitons de cette tribune pour exiger la démocratisation des tests.
Vous avez déposé une plainte au niveau de la cour suprême, où en est ce dossier ?
L’agent judiciaire de l’État a déclaré notre requête en référé pour des tests massifs recevable sur la forme mais mal fondée.
Le FRAPP a signifié, son mémoire en réplique en rappelant à l’Agent Judiciaire de l’État (AJE) qu’un mémoire en défense qui admet la recevabilité de la requête doit répondre dans le fond aux moyens soulevés par l’autre partie en vue de montrer au juge que tous les arguments soulevés par l’autre partie sont inopérants
Le FRAPP, tout comme l’AJE, attend l’ordonnance du Président de la cour suprême qui devrait être prise sans délai.
Maintenant que le Covid-19 s’est bien installé au Sénégal, vous qui avez l’habitude de manifester votre désaccord par des manifestations de rues, ce qui n’est plus possible comment vous menez le combat actuellement ?
Le combat continue. Le combat continue en prenant en considération les restrictions du moment. Nous misons de plus en plus sur le digital avec des directs sur nos pages Facebook pour sensibiliser davantage nos concitoyens.
Deux mois de pandémie au Sénégal quelle est votre appréciation sur le travail du ministère de la santé. Diouf Sarr et son équipe méritent-ils des encouragements ?
Nous félicitons d’abord l’ensemble du corps médical qui est à la première ligne de la lutte. Nos soldats de la santé ont montré que ce ne sont pas les ressources humaines qui font défaut mais les moyens. Ceci étant dit, un bilan c’est un actif et un passif. En cette période d’angoisse la démarche la plus réfléchie est de faire l’état des lieux des failles dans le but d’apporter des solutions. En deux mois le Senegal suit évolution croissante avec une constance des cas communautaires, ce qui montre que le combat est loin d’être gagné.
L’Afrique à ses remèdes contre le coronavirus (covid-organic et covid-mania) mais l’OMS n’a pas approuvé ces thérapies. En tant que panafricaniste comment appréciez-vous l’attitude de la structure onusienne ?
Le Covid19 a révélé que ceux qui se battent pour une Afrique souveraine détachée des jougs néocoloniaux et néolibéraux ont raison. Se battre pour une Afrique libre c’est aussi produire en Afrique et transformer en Afrique. Le FRAPP soutient et encourage le Madagascar qui a compris ce message. Au début de cette pandémie nous avions déclaré que la solution ne saurait être que panafricaine pour emprunter enfin le chemin de la prospérité avec un modèle basé sur la solidarité et la complémentarité. Nous invitons dans ce sens le Sénégal à nationaliser l’industrie pharmaceutique MEDIS ,qui a fermé ses portes depuis le 15 Janvier 2020, et l’Institut Pasteur pour arracher notre souveraineté sanitaire.
Macky SALL demande l’annulation de la dette des pays vulnérables, une demande justifiée non ?
Oui la dette des pays du tiers monde doit être annulée dans la mesure où elle est illégitime et n’a servi qu’à enrichir des firmes multinationales qui maintiennent la population dans la pauvreté. Cependant, un autre débat beaucoup plus important est à poser. Nous sommes pour une annulation à condition qu’un comité citoyen de gestion de la dette soit mis en place dans tous les pays du Sud afin d’analyser la structure et l’orientation de la dette. Cette proposition permettra d’éviter de reproduire à titre illustratif l’endettement irresponsable et contreproductif du président Macky Sall, plongeant le Sénégal de plus en plus dans un ajustement structurel au grand bonheur des impérialistes.
On a dépassé 1000 cas de personnes contaminées mais il y a toujours des contrevenants qui ne respectent pas les mesures barrières, Votre message à l’endroit de la jeunesse
Le Covid19 est une maladie qui a tué beaucoup de personnes dans le monde. Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et demandons à l’État du Sénégal de faciliter le rapatriement des corps de nos compatriotes de la Diaspora décédés du Covid19. Tout ceci pour montrer que la responsabilité est d’abord individuelle avant d’être collective. Respectons les mesures édictées et surtout portons nos masques pour briser la chaîne de transmission et vaincre cet ennemi coriace.
PROPOS RECEUILLIS PAR PAPE MOUSSA SOW
LEDAKAROIS221
