Lancé en 2013, le projet Tawfekh-Yaakar pour 2000 logements destinés à des familles sinistrés des inondations de 2012 des départements de Pikine, Guédiawaye et Rufisque n’est toujours pas bouclé. Au départ, les travaux devaient durer juste six mois, en 2020, il reste encore 157 logements non-achevés, les 1843 autres ont été livrés aux ayants-droit.
Ledakarois221 a tenté de savoir ce qui retarde la livraison effective du premier projet de logements lancé par le Président Macky Sall.
Au début, il était juste question de quelques mois, mais au final six années se sont écoulées et plusieurs bâtiments attendent toujours pour accueillir des familles.
Qui entre l’Etat du Sénégal, la BHS, les promoteurs… retardent la fin des chantiers ?
Dans la nuit du jeudi au vendredi 28 février 2020, ce sont près de cent personnes venant de plusieurs zones du Sénégal qui ont décidé de loger dans les bâtiments toujours en construction. Il aura fallu l’intervention du Préfet de Rufisque Ababacar Sadikh Kane, de l’adjoint du Sous-préfet de Bambilor, Moussa Sow Sene et une forte présence des forces de l’ordre, pour déloger ces personnes qui ont indiqué à D221, avoir le plein droit d’être en possession d’un logement en tant que sénégalais. Ils disent être confrontés à un problème d’habitat avec la cherté du loyer partout au Sénégal et la pauvreté.
Au total, il s’agit de 157 logements toujours en attente de finition pour un cout de plus de 600 millions de francs CFA.
La voirie et l’éclairage : SOCABEG et DMS
A la Cité Tawfekh – Yaakar, c’est le désert ou presque. Lors de sa descente sur les lieux, il a été noté l’absence totale de voirie et une zone non-électrifié comme il se doit au regard du cout important du projet (6 milliards).
Dans ses recherches, D221 a appris que deux entreprises ont été désignées responsables des travaux liés à la voirie et l’électrification : il s’agit de SOCABEG et DMS qui selon nos sources, ont respectivement été payés à hauteur de 95%.et 90%. Sur le terrain, aucune réalisation. Il est aujourd’hui très difficile de circuler à la Cité Tawfekh – Yaakar et même d’arriver dans la zone en voiture à cause de l’absence des voiries.
Dans notre enquête, nous avons contacté l’entreprise concernée : Aucune réponse par rapport à la question.
Qu’est ce qui bloque la fin des travaux
La réponse de la BHS
La banque nous a confié que de son coté, il n’y a aucun problème. Notre interlocuteur nous apprend que le ministère est actuellement en train de faire le point pour terminer les travaux. Il est aussi question d’un prêt de la banque à l’Etat pour réaliser le projet. Il s’agit donc d’un bailleur de fonds qui n’a aucun problème avec son créancier. Il était aussi question du financement des travaux pas du choix des entreprises.
Les explications du ministère
Selon les explications du ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, il s’agit d’un blocage qui date de longtemps. Le mode de financement des travaux, était la banque BHS, par le biais de l’Etat du Sénégal. La banque en question est chargée de tout ce qui est décompte. L’Etat leur devait donc des paiements. Il y’a eu entre temps des soucis liés aux transactions.
Les entreprises Aven Green et DecoBat ont été donc obligés de stopper les travaux face à ce blocage financier. D’autre part, la BHS aussi avait des difficultés face aux paiements irréguliers de l’Etat.
Au cours de l’entretien avec le responsable de projet au ministère d’Abdou Karim Fofana, D221 a aussi appris que des montants ont été mis disposition du projet pour finaliser les 157 logements. Notre interlocuteur nous a aussi confié qu’une convention tripartite est en train rédigée, entre l’Etat, l’entreprise et la BHS pour boucler ce projet qui est aujourd’hui à sa sixième année alors qu’il devait durer six mois. Toutes les procédures seront faites conformément aux règles des marchés publics nous dit-on. Il est annoncé d’ici la fin de la semaine, la fin des échanges pour finir les travaux.
Dans la suite de notre enquête, nous avons interrogé un promoteur concerné par la construction des bâtiments, il confie avoir des difficultés à avoir le financement nécessaire de la BHS pour terminer le chantier.
Affaire à suivre…