Le ministre malien Abdoulaye Diop a participé, hier, au panel du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Dédié aux Ministres des Affaires étrangères, celui du Mali en a profité pour dénoncer le comportement de certains partenaires des pays africains.
L’Afrique doit redéfinir les règles du jeu avec ses partenaires. C’est ce qu’a laisser entendre le ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mali, Abdoulaye Diop, hier, à l’atelier portant sur le thème: “Coopération entre l’Afrique et ses partenaires dans les domaines de la défense et de la sécurité” et organisé au deuxième jour du forum international de Dakar sur la paix et la sécurisé en Afrique. Selon lui, l’Afrique a certes besoin de ses partenaires pour se développer et assurer sa sécurité, mais “certains de nos partenaires ont davantage besoin de nous”. Donc, il faut que les dirigeants africains aient confiance en eux, à son avis, mais aussi qu’ils aient conscience de ce qu’ils représentent et de leurs responsabilités par rapport aux défaillances de l’Afrique.
“Notre continent ne souhaite pas être un terrain de compétition pour les partenaires. Je crois que chacun d’eux cherche son intérêt. L’Afrique n’est pas naïve, donc, il appartient aux africains de pouvoir se positionner pour développer leurs pays et tirer profit de leurs partenaires aussi”, a déclaré le ministre malien, non sans indiquer que beaucoup de pays du monde n’ont de yeux que sur la richesse de l’Afrique, mais il ne donnent pas la même considération au Africains. Or, les intérêts des populations africaines doivent être au centre des débats avec les collaborateurs.
Abdoulaye Diop va plus loin en préconisant un changement de narratif. “Nous avons un héritage colonial et néocolonial qui a du mal à partir. Ce qui justifie qu’on a souvent des partenaires qui sont dans une posture coloniale, qui n’ont pas compris qu’il faut changer de logiciel pour travailler avec les Africains. Il faut venir en partenariat, car avant la souveraineté l’Afrique demande la respectabilité, le respect. Il faut que les partenaires sachent qu’ils viennent travailler avec des gens où chacun doit gagner”, a-t-il martelé. Ainsi il rappelle aussi que le choix des partenaires est de la responsabilité des Africains.