Le propriétaire de la Datcha de Keur Tapha est un monstre froid, le plus froid des monstres froids, il agit froidement. Son nom tonne au-dessus des têtes des acteurs politiques du bassin arachidier, en particulier, du pays tout entier, en général comme une épée de Damoclès. Le tank soviétique de l’arène politique sénégalaise, à la fois vétuste et rouillé mais nocif car gardant toute sa capacité de nuisance à la moindre contradiction idéologique ou politique. Il n’hésite pas à écraser tout obstacle qui se dresse contre la plus petite de ses volontés hautement autoritaires.
Les jeunes progressistes en sont un exemple très concret quand ils ont osé rappeler, en 2015, à leur secrétaire général, l’un des piliers de tout parti politique : la conquête du pouvoir. Des insanités d’une virulence inculte émanant du palais du titulaire de la deuxième institution de la République renseignent à suffisance sur son intuitu personae.
Loin de mon cœur, toute forme de vendetta ou de ressentiment car étant l’apanage des faibles âmes, seulement, aucun travail de mémoire ne peut se faire sans rapporter dans la plus grande objectivité des faits ou évènements posés ou vécus par des personnes dans leur subjectivité.
Ainsi, je prends à témoin, l’opinion nationale et internationale, J’ACCUSE, le secrétaire général de l’alliance des forces de progrès (AFP) d’avoir ruiné la carrière politique du défunt camarade Sayodo BAKHOUM, autrefois responsable politique de l’AFP dans le département Kaolack et d’avoir mis un coup de grâce aux grandes ambitions patriotiques du grand notable de Thiavando, Sayodo BAKHOUM.
Pour rappel historique, Sayodo BAKHOUM, était ce député socialiste (législature 1983 /1988) qui avait osé publiquement, lors d’une séance à l’assemblée nationale, rectifier le ministre de l’hydraulique de l’époque Samba Yela DIOP. Le dignitaire de Thiavando reprochait au ministre de l’hydraulique d’avoir dissimilé les problèmes en eau des sénégalais par des forages fictivement construits devant les représentants du peuple. L’étonnement avait atteint son paroxysme d’autant plus qu’il n’était pas de coutume à cette époque qu’un député de la majorité présidentielle s’en prenne ouvertement à un ministre de tutelle. Les conséquences n’ont pas du tout tardé, ce fut son unique mandat de député à l’assemblée nationale. En réalité, il n’a pas cessé d’être un député du peuple toute sa vie durant.
Cette volonté de servir son pays à travers la politique dont toute définition ramène fondamentalement à l’obligation de bien servir sa collectivité, a catalysé son engagement politique auprès de l’enfant prodige de toutes les fiertés d’antan du Saloum, Moustapha NIASS. En effet, en 2001, quand l’indésirable premier ministre du premier gouvernement de l’alternance était pris en tenaille par d’une part la malice du Pape du Sopi et d’autre part par les aboiements tympanisantsdes calots bleus dont l’unique préoccupation était de se débarrasser du dignitaire de keur Madiabel de plus en plus encombrant en le noyant dans les gigantesques flots d’un immense océan d’ingratitude. La rescousse est venue du Saloum, avec une mobilisation d’une rare ampleur dirigée par son lieutenant le plus expérimenté et le plus loyal en l’occurrence Sayodo BAKHOUM. En masse, les « Saloum Saloum » des profondeurs se sont rués sur la capitale, siège de l’hémicycle où les libéraux projetaient de lever le bouclier parlementaire de l’allié indésirable, Moustapha Niass, pour l’exposer à des audits au présage de liquidation politique. Cet évènement avait des allures qui pouvaient rappeler fortement la crise institutionnelle de 1962. Sauf, ils ont pu mettre hors d’atteinte celui sur qui reposaient les espoirs de tout un peuple pour ne pas paraitre régionaliste.
Hélas, la nature stalinienne de Moustapha NIASS, n’a pas mis longtemps à se heurter à la fierté consanguine de SayodoBAKHOUM dont l’unique mobile politique demeurait servir sa collectivité le plus dignement possible. Ses principes gouverneurs ne lui permettaient pas de courber l’échine devant ce qu’il qualifiait de dérive autoritaire qui frise la servitude de la part du président NIASS.
Lors d’un Maouloud, c’est-à-dire la nuit de la célébration de la naissant du prophète bien aimé de l’islam, l’autorité de KeurTapha avait convié tous les dignitaires progressistes de la région de Kaolack à venir célébrer le Gamou dans sa demeure. La réponse du camarade Sayodo BAKHOUM avait plongé l’assistance ainsi que son secrétaire général dans un silence profond. En fait, le notable de Thiavando avait précisé que la nuit de la célébration de la nativité du prophète de l’islam Mohamed (PSL), était l’occasion pour tout père de famille de rentrer auprès des siens afin de communier et de permettre que la lumière qui découle des Salatou allah Nabi (prières sur le prophète) de descendre et de se répandre sur son foyer. Une divergence conceptuelle parmi tant d’autres qui va refroidir quasiment les rapports politiques des deux hommes mais aussi leurs relations personnelles.
Tout au long de leur compagnonnage, le président de l’assemblée nationale n’avait ménagé aucun moyen pour canaliser cette forte personnalité qui, à de multiples reprises avait manifesté librement ses positions personnelles, tout ce qu’il ne faut pas faire, en réalité, avec Moustapha NIASS.
C’est ainsi, par mesure de représailles, le secrétaire général de l’AFP avait fini par opérer un embargo effectif sur son responsable départemental. Une mesure de coercition visant à discipliner dans un premier temps le notable de Thiavandomais c’était sans compter sur l’entêtement du camarade Sayado BAKHOUM à conserver son indépendance d’esprit et sa liberté de parole. Je suis un collaborateur de Moustapha NIASS, il n’est pas mon chef avait-il de l’habitude de marteler. Ce qui conduira, le président NIASS à couper complément le robinet à son responsable politique départemental, le laissant sans aucune dotation de véhicules, ni ressources financières lors des échéances électorales.
Une façon de déstabiliser son lieutenant dans ses fiefs politiques car tout leader politique qui perd ses bases politiques respectives ne pèse plus grand-chose et voit sa légitimité et son leadership politiques remis en cause.
Le président de l’assemblée nationale est allé jusqu’à distribué des billets de pèlerinage à la Mecque aux plus proches collaborateurs du camarade Sayado BAKHOUM dans son propre fief de Thiavando dans le seul but de retourner ses propres bras droits contre lui. Chose que le secrétaire général de l’AFP arrivera à faire toute de même car connaissant la nature opportuniste de l’être humain.
Le camarade Sayodo BAKHOUM était obligé de battre campagne pour le compte de l’alliance des forces de progrès et la coalition Benno Bokk Yakkar avec ses propres moyens et ressources car abandonné par son leader et grand frère, Moustapha NIASS. On le surnommait dans le département de Kaolack, le leader politique qui bat compagne avec un taxi au moment où les autres dignitaires progressistes recevaient des dotations en véhicules et en ressources financières pour pouvoir sillonner la région dans toutes ses profondeurs.
Malgré ses maigres moyens, avec son taxi et son chauffeur et écuellier Madior SARR, le camarade Sayodo BAKHOUM a toujours gagné dans ses fiefs et a toujours contribué a toutes les victoires mécaniques de l’AFP que cela soit en coalition ou en individuel dans le département de Kaolack.
Tous ces calvaires et brimades n’ont jamais empêché le dignitaire de Thiavando d’appeler son grand frère à la table des négociations et tenter de résoudre ce qu’il qualifiait de malentendu. Ainsi, il avait à plusieurs reprises envoyé des lettres recommandées avec accusé de réception au résident privilégié de la corniche ouest. Sans suite. Pire, son message de condoléance suite au décès de l’honorable mère du président NIASS, Adja Abissatou THIAM, a été complément ignoré par le fils endeuillé. Connaissant l’attachement de Moustapha et son amour inconditionnel pour sa mère, peut-être qu’il est sous le choc, surement, quand il aura le temps, il répondra se disait-il pour se consoler.
Malheureusement pour lui, il ne recevra plus de nouvelles de son grand frère de son vivant.
Aujourd’hui, je me dresse contre celui qui a brisé les grandes ambitions patriotiques de mon père car le rôle naturel de tout fils est de restaurer la dignité de son paternel.
Mes larmes n’ont pas fini de sécher sur mon clavier que je trouve déjà le réconfort dans le fait de porter un combat de vérité pour tous ceux qui, comme mon père, ont eu à être victime du courroux discrétionnaire de Moustapha NIASS, le Goliath politique sénégalais que personne n’ose pointer du doigt.
Intouchable, destructeur, tenace, mystique…, les superlatifs qu’on lui prête sont nombreux. Face à lui un jeune résigné dans la foi en Dieu et décidé à tenir tête à ce char stalinien de l’arène politique sénégalaise hautement radioactif.
Que le Tout puissant me vienne en aide.
Le fond sonore de ce cri de cœur est, en réalité, un appel à plus d’humanité dans la conquête du pouvoir mais aussi dans la gestion de la chose publique.
On ne peut pas se permettre de briser des vies au nom de la politique. Au risque de paraitre idéaliste, l’animosité n’a pas sa place en politique mais sous nos tropiques, elle est un principe directeur.
Waly BAKHOUM, Juriste Conseiller.