Rendre la capitale attrayante et booster son développement économique, telle est la volonté de la mairie de Dakar. Les Rencontres internationales de la culture, de l’artisanat et du tourisme (Ricat) vont permettre de repositionner ces secteurs en vue de donner à la ville un meilleur lustre.
La ville de Dakar va organiser les Rencontres internationales de la culture, de l’artisanat et du tourisme (Ricat) du 1er au 5 novembre prochain. La cérémonie de lancement a été faite ce lundi dans les jardins de la mairie. Cette deuxième édition, qui sera organisée sur le thème : «Quelle offre pour vendre la ville de Dakar», est financée à hauteur de 250 millions de francs. L’objectif visé par la mairie et ses partenaires, c’est de rendre la ville de Dakar attrayante, attractive et utile pour ses populations. Faire de Dakar une destination touristique, une ville qui offre beaucoup d’opportunités en créant des activités de jeunes. Car, d’après Khalifa Dramé, Dakar est la seule capitale au monde qui n’a pas d’aéroport. «Depuis qu’on a déplacé l’Aéroport international à Diass, beaucoup d’hôtels, de restaurants et de boîtes de nuit ont fermé», déplore-t-il. L’idée aujourd’hui, c’est de repositionner Dakar comme un hub touristique, en faisant de la capitale une destination phare à travers les Ricat.
«Les Ricat-Dakar sont une manifestation destinée à doter la ville de Dakar d’un événement structurant, à l’instar des grandes villes à travers le monde, présentant l’offre de destination multisectorielle et multi-acteurs dans le but de renforcer l’attractivité et l’image de ville d’affaires, culturelle, vivante et accueillante s’inscrivant dans l’évolution des cités modernes», indique-t-on dans le préambule. Pour atteindre ces objectifs, il s’agira pour les organisateurs, de mener des réflexions dans tous les secteurs du tourisme, de la culture, de l’artisanat et de l’environnement. «Nous avons pensé, avec le président du Comité scientifique, aller vers l’articulation de la grappe. La grappe tourisme industrie culturelle, ou artisanat et environnement. C’est une grappe qui peut vraiment travailler pour vendre la destination Dakar. Cette grappe recèle d’importantes ressources. Si vous prenez le tourisme, c’est la deuxième mamelle de l’économie du Sénégal. C’est cette locomotive qui va diriger des secteurs comme la culture, l’artisanat et l’environnement», informe le président de l’association Goorgoorlou Koom, partenaire de la ville de Dakar pour les Ricats (Rencontres internationales de la culture, de l’artisanat et du tourisme). A l’en croire, «l’organisation mondiale du tourisme dit que jusqu’à l’horizon 2050, les pays à vocation de culture, de biodiversité et d’environnement en général, vont attirer le maximum de flux touristiques. Dans les dernières prévisions 2019-2020, ils disent que sur le milliard 100 millions d’individus ayant voyagé, pratiquement la moitié est partie pour la culture et pour l’environnement». Et avec une capitale qui recèle d’importantes infrastructures et sites dans ces domaines, l’ambition de l’Etat du Sénégal est aujourd’hui d’attirer 3 millions de touristes à partir de 2026.
De l’avis de M. Dramé, «Dakar peut se positionner en disant que sur ces trois millions, je veux un million 500 mille touristes parce que les infrastructures que j’ai me le permettent. Il y a plus d’hôtels à Dakar que dans les autres régions. Il y a plus d’infrastructures culturelles aussi comme les musées, les galeries, les centres culturels à Dakar que dans les autres régions. Il y a plus de villages artisanaux à Dakar que dans les régions. Cela veut dire que Dakar a une possibilité, une capacité de pouvoir accueillir ce nombre». Le président de l’association Goorgoorlou Koom pense ainsi que cela va aider la culture, le tourisme, l’artisanat et l’environnement à se développer dans la capitale.
Attractivité de la destination Dakar
D’ailleurs, c’est toute la pertinence de cet événement de dimension internationale organisé pour la stabilité et l’attractivité de la destination Dakar. Mais pour créer les conditions d’une appropriation de ces Rencontres internationales, la mairie a travaillé avec l’ensemble des directions et services de la ville, les communes pour aller à la découverte de ce potentiel culturel, artistique, artisanal et environnemental. «Cela va permettre aux agences de voyage et de tourisme qui sont là d’améliorer leur offre. Nous avons une offre obsolète à Dakar. Depuis 30 ans, nous vendons la même chose», indique Khalifa Dramé. Avant de décliner le programme de ces Ricat : «Il y aura un forum scientifique qui sera organisé avec des experts venus du Sénégal et de l’extérieur, pour nous aider à produire un document scientifique, stratégique qui permettra à la ville de travailler avec l’ensemble des projets qui sont déjà là, de bien les corroborer pour arriver dans les 5 prochaines années à une situation pour dire voilà ce que la ville a réalisé comme projet.» La troisième activité, l’exposition, va montrer tout ça. Car la ville dépense des centaines de millions pour la culture, beaucoup d’argent pour l’environnement et l’artisanat, mais malheureusement, ce n’est pas visible. Les Ricat vont permettre à tous ces projets d’être visibles. Comme quatrième activité, les plateaux artistiques à Dakar. «Ceux qui ont aujourd’hui 40 ans ou 50 ans peuvent le savoir. Dakar était le hub culturel de l’Afrique. Même pour aller aux Etats-Unis, en France, les gens voulaient d’abord passer faire un concert à Dakar. Mais aujourd’hui, il n’y a plus de ces grands événements à Dakar. Les grands concerts ne sont plus là. Il y a beaucoup de boîtes de nuit et de restaurants qui sont en train d’être fermés. C’est pourquoi nous voulons, par ce biais, repositionner la destination Dakar. Les plateaux artistiques vont permettre de voir la richesse culturelle et artistique de la ville de Dakar, et pour pouvoir faire des programmes autour de ça», précise-t-il.
Dans le même sillage, il y aura des rencontres de professionnels B to B et des expositions, une familiarisation de l’offre par l’organisation d’un Educ’Tour, une sensibilisation du grand public par des journées portes ouvertes et une animation continue par la manifestation de multiples facettes culturelles de Dakar (danse, chant, mode, gastronomie, slam, peinture, artisanat d’art, graffiti). Selon Ibrahima Seydi, adjoint au maire chargé du commerce, de l’artisanat et de l’industrie, président du comité de pilotage des Ricat, «un forum, des expositions dans la ville de Dakar, une randonnée avec les bambins, une journée dédiée à la jeunesse qui se passera avec les lycéens. Les directions de la Ville de Dakar seront de la partie, les groupements de femmes, de jeunes, en partenariat avec la Ville de Dakar, seront de la partie».