Il est inacceptable d’enlever aux citoyens de Dakar le droit de désigner leur maire. Il est tout autant injuste de conférer au Président de la République le pouvoir de nommer par décret une autorité chargée de conduire les destinées de la capitale. Ce sujet fait l’actualité et désole à plus d’un titre le secrétariat permanent d’Aj/Pads.
Cette entité assimile cette façon de faire au fameux parrainage introduit au dialogue de 2017. « Ceci a par ailleurs été rejeté par la totalité des participants hormis la délégation du pouvoir et ses affidés. Malgré tout, il a été introduit à l’Assemblée nationale et voté dans les conditions ne suivant pas les normes des textes et règlements. Il s’en est suivi l’élimination de l’essentiel des candidats à la présidentielle de février 2019 » lit-on dans le communiqué transmis à notre rédaction.
La tentative de la délégation de la mouvance présidentielle d’introduire dans le dialogue politique ce projet est un nouveau coup fourré. « Aucune commission n’a envisagé ce genre de question dans ses termes de référence » dénonce le secrétariat permanent. Qui ajoute qu’ « un tel projet de retirer Dakar du champ de la gouvernance démocratique locale constituerait un recul démocratique d’un siècle quand on sait que Dakar vote et élit son maire depuis plus d’un siècle ».
Mamadou Diop Decroix et Cie estime que ledit dialogue est en train d’être détourné de son objectif premier. « Tous ces phénomènes se manifestent alors que, dans le même temps, la cause principale qui est à la rupture du consensus sur les règles de dévolution démocratique et pacifique du pouvoir n’est pas encore examinée » note le texte.
Dans la même logique de dénoncer le forcing et l’injustice le texte mentionne que « de sinistres personnages ont été ajoutés in extremis dans le dialogue à la faveur de l’ajout unilatéral de 40 personnalités dont beaucoup, faut-il le rappeler, ne soulèvent aucune objection de notre part sous le rapport de leurs compétences ou de leur moralité. Ces personnages font aujourd’hui circuler des documents portant suppression dans la constitution de la limitation des mandats ». Et d’appeler l’opposition et toutes les forces démocratiques et citoyennes au dialogue à faire preuve de la plus grande vigilance.