La dépouille de l’ancien Ministre des Finances Mamadou Moustapha Ba est arrivé hier accompagnée par la femme et les filles du défunt, le procureur de la République qui avait ordonné auparavant une autopsie afin de déterminer les circonstances de la mort a fait un communiqué pour dire que la mort n’était pas naturelle. La rédaction de ledakarois221 s’est entretenu avec un expert pour comprendre comment l’autopsie sur un corps transporté de pays en pays doit s’effectuer.
Lors du transport d’une dépouille d’un pays à un autre, les pompes funèbres ne retirent généralement pas d’organes, sauf dans des cas particuliers ou si la législation locale l’exige.
Voici ce qu’il faut savoir à ce sujet :
Embaumement et Préparation du Corps : Dans la majorité des cas, le corps est embaumé pour retarder la décomposition pendant le transport.
L’embaumement consiste en l’injection de produits chimiques (Du formol par exemple) dans le corps pour remplacer les fluides corporels, mais cela n’implique pas le retrait des organes.
Exceptions et Cas Particuliers :
Autopsie médico-légale : Si une autopsie est réalisée pour déterminer les causes du décès avant le transport, certains organes peuvent être temporairement retirés pour examen. Les organes principaux, comme le cœur, le foie et le cerveau, sont parfois retirés pour analyse puis réintroduits, sauf dans certains cas où les réglementations locales exigent qu’ils soient conservés.
Règles sanitaires spécifiques : Dans certaines régions, des règles spécifiques de santé publique peuvent exiger le retrait d’organes si la personne est décédée d’une maladie infectieuse particulière. Cependant, cela est rare et dépend des lois sanitaires du pays d’origine et du pays de destination.
Réglementations Internationales : De nombreux pays ont des réglementations strictes concernant le transport international des dépouilles pour éviter toute contamination. Cependant, dans la grande majorité des cas, ces procédures n’impliquent pas de retrait d’organes mais plutôt des techniques d’embaumement et de conservation.
En résumé, à moins qu’une autopsie ou des lois sanitaires locales l’exigent, les pompes funèbres n’enlèvent pas les organes pour le transport d’une dépouille d’un pays à un autre.
Est-ce que ce traitement pose des problèmes pour effectuer une autopsie dans le pays de destination ?
Oui bien sûr, mêmes si les contraintes peuvent être levées.
Les principaux effets et contraintes sont donc les suivants :
Altération des tissus : L’embaumement consiste à injecter des substances chimiques, souvent des solutions contenant du formol, dans les vaisseaux sanguins pour retarder la décomposition. Ce traitement durcit et modifie les tissus, ce qui peut compliquer l’examen microscopique des cellules et l’identification de certains indices, tels que les lésions internes, les traces de toxines ou de médicaments.
Difficulté à détecter les substances toxiques : Les produits chimiques utilisés pour l’embaumement peuvent interférer avec les analyses toxicologiques, rendant difficile, voire impossible, la détection de certaines substances dans le sang ou les organes.
Des tests alternatifs peuvent être nécessaires, mais ils sont souvent plus complexes et coûteux.
Effet sur la couleur et l’apparence des organes : L’embaumement peut changer la couleur des tissus, ce qui peut rendre difficile l’identification de signes de certaines maladies ou blessures, comme des hémorragies, des ecchymoses, ou des infections.
Cela peut compliquer l’établissement de causes de décès précises, notamment en cas de suspicion d’homicide ou d’overdose.
Contamination par les produits chimiques : Dans certains cas, les produits de conservation peuvent contaminer les prélèvements d’organes, compliquant davantage les analyses médico-légales. Les pathologistes doivent souvent faire preuve de prudence en interprétant les résultats, car les traces chimiques de l’embaumement peuvent être confondues avec des signes pathologiques.
Contraintes et Adaptations Nécessaires
Pour atténuer ces effets, certains pays ou pathologistes pratiquant des autopsies de dépouilles embaumées doivent recourir à des méthodes alternatives et à des analyses spécifiques :
Méthodes de prélèvement différentes : Parfois, les autopsies nécessitent des prélèvements plus profonds et spécifiques, là où les effets de l’embaumement sont moins prononcés.
Tests toxicologiques avancés : Il peut être nécessaire d’utiliser des tests plus sophistiqués pour différencier les toxines d’origine externe des produits de conservation.
Formation spécifique des médecins légistes : Les pathologistes doivent être formés pour interpréter les résultats d’autopsies sur des corps embaumés, et certains résultats peuvent rester partiellement limités en précision.
En conclusion, l’embaumement peut poser des défis importants pour l’autopsie dans le pays de destination, limitant parfois la précision des conclusions médico-légales.