Dire qu’une bonne partie de la population américaine est horripilée par les dérives du Président Trump ! Pour autant, personne ne pense en arriver à s’en débarrasser par un coup d’État. L’acte est à condamner, les coups d’État doivent être bannis en Afrique. Il ne faut pas, je crois, cautionner l’illégalité.
IBK a été élu démocratiquement. Il fallait attendre le terme de son mandat pour organiser des élections et laisser au peuple malien le soin de le débarquer ou non. Au Mali, la suite des manifestations et la pression de la rue de ces derniers temps devaient obliger inévitablement IBK et son régime à prendre en compte les récriminations de l’opposition et d’une partie du peuple. Ils allaient forcément rectifier le tir et écouter la voie de la rue. On était bien sur la bonne voie.
L’aboutissement de ces manifestations récurrentes devait normalement être, à terme, la perte du pouvoir. Alors pourquoi se précipiter pour en arriver à cette solution extrême et d’un autre temps ? Je pense que la pression de la rue au Mali n’avait pas encore atteint ce que le Sénégal avait vécu le 23 juin, et pour autant personne n’avait pensé un seul instant à un coup d’État pour défaire Abdoulaye Wade.
Le militaire n’a pas vocation à gérer un État, il a l’obligation de rester dans ses casernes et la mission d’aller au front comme il en existe au Mali pour défendre son intégrité territoriale. Ne légitimons pas la forfaiture et le coup d’État !
Le Mali ne doit pas constituer le précédent dangereux qui pourrait faire penser aux militaires africains que l’ère des coups d’État n’est pas encore révolue. Le coup d’État n’est pas une option, la légalité doit être restaurée au Mali.
Mamadou Mbodji Diouf