L’ Association Nationale des sages femmes d’Etat du Sénégal (ANSFES) a tenu ce samedi une conférence de presse dans le but dénoncer les injustices qui secouent leur milieu de travail. Selon leur présidente Madame Sira Mbodji, les sages femmes sont victimes de violences basées sur le genre et subissent des violences verbales que physiques.
« Chaque année les sages-femmes subissent des dizaines d’agressions souvent restées impunies rapportées, après Aïda agréssée à Kolda 2020, Rokhaya, nous venons de subir 2 nouvelles agressions en 2022, à Diana Malari et le dernier en date dans le village de Bambali sans compter celles qui passent sous silence car elles ont peur d’en parler » a manifesté la président de l’ ANSFES.
Selon Madame Sira Mbodji, elles subissent également des violences administratives. Parce que, dit elle, les sages femmes sont souvent humiliées, vivant des frustrations dans les postes de santé par certains Médecin-chefs de districts( MCD), qui placent des agents hiérarchiquement inférieurs.
Par ailleurs, les sages-Femmes sont pour la plupart assujetties à travailler sous CDD, renouvelé chaque année sans assurance de recrutement dans la fonction publique.
“ Elles vivent une inégalité criante dans le recrutement ( non respect de l’ancienneté avec comme conséquence un statut de prestataire, stagiaire voire de chômeur pouvant aller jusqu’à 10 ans ou plus” a t’elle justifiée.
Avant de poursuivre: « On les retrouve dans les zones les plus reculées du pays dans un environnement du pays dans un environnement souvent hostile, seules sans sécurité, exerçant leur métier dans des conditions difficiles surtout la nuit ce qui nous met à la merci de malfrats de tout acabit ».
Cependant la loi portant création de l’ordre des sages-Femmes a été vite depuis janvier 2017. Mais, ajoute : «Nous peinons à rendre fonctionnel les organes de l’ordre. Car, il nous reste le Décret des textes d’application, l’institution de la Commission chargée de la constitution initiale des tableaux des sections de l’Ordre portant le décret de déontologie et de l’Arrêté portant nomenclature des actes professionnels » demande Madame Sira Mbodji.
Face à cette situation , une marche pacifique de protestation est prévu le 07 Mars 2022 et une journée de Maternité sans sage-femme de manière effective.