Peu de passagers survivront , suite au naufrage du bateau le «JOOLA» qui reliait Dakar à la Casamance le jeudi 26 septembre 2002 au large de la Gambie.
Le Joola est le bateau qui assurait la navette entre la capitale sénégalaise et la région naturelle de Casamance. Il sombra le jeudi 26 septembre 2002, causant 1 863 morts et disparus selon le bilan officiel. Les associations de familles de victimes évaluent le nombre de morts à plus de 2 000, en toutes hypothèses, plus que le naufrage du Titanic (1 500 morts), constituant ainsi l’un des naufrages les plus meurtriers de l’histoire en temps de paix à ce jour. Il n’y a que 65 survivants. Le Joola était conçu pour transporter 536 passagers.
Long de 76,5m sur 12,5m de largeur, et de 2 087 tonneaux, équipé de deux moteurs de 1 600 CV, lancé en Allemagne de l’Ouest en 1990. Il effectuait, avec un équipage de 44 personnes, la liaison Dakar – Karabane – Ziguinchor : il reliait la Casamance, province isolée, au reste du Sénégal, évitant de transiter par la Gambie. Il réalisait deux liaisons par semaine à partir de la capitale, les mardis et vendredis aux alentours de 20 h, et deux autres à partir de Ziguinchor les jeudis et dimanches vers 13 h. Le voyage durait 13 heures.
Le jeudi 26 septembre 2002, peu avant 23 heures, le Joola, surchargé de plus de trois fois le nombre normal de passagers, c’est la rentrée scolaire et universitaire, de nombreux élèves et étudiants doivent rejoindre Dakar, le bateau venait de reprendre du service, le 13 septembre, après une année d’immobilisation due à des avaries mécaniques. Il paraît moins dangereux, même si un seul des deux moteurs fonctionne et malgré la gîte, cette gîte qui colle au bateau depuis si longtemps. Et ce monde : officiellement 809 passagers et les 52 militaires de l’équipage pour une capacité de 580 personnes. A Karabane, seule escale du voyage située à l’embouchure de la Casamance, aujourd’hui abandonnée faute de structure portuaire, les pirogues apportent, encore, de nouveaux passagers et de nouvelles marchandises. Il est 18 heures et le Joola quitte l’île de Karabane, sous les grains, avec à son bord officiellement 1 046 passagers munis de billets. Mais c’est sans compter les enfants de moins de 5 ans qui voyagent gratuitement, comme les membres des familles des militaires et leurs amis, et les resquilleurs de tout poil. La dernière vacation radio du Joola a lieu à 22 heures. Rien à signaler. Vers 23 heures, à une quarantaine de milles des côtes de la Gambie (75 km), la pluie et les bourrasques de vent redoublent. Les passagers des ponts veulent s’abriter et se précipitent, nombreux , sur bâbord. En quelques minutes, le bateau se retourne en moins de 10 minutes au large de la Gambie, à environ 40 km de la côte. Seuls deux canots pneumatiques de sauvetage peuvent être ouverts, plusieurs heures après le naufrage. Certains passagers se réfugient sur la coque du navire retourné, mais l’immense majorité reste piégée à l’intérieur ou se noie. Les pêcheurs présents sur place interviennent le lendemain matin au lever du jour. Les secours officiels arrivent en fin d’après midi.
Selon les chiffres publiés, le naufrage du Joola a causé la mort de 1863 personnes. Le Collectif de coordination des familles des victimes du Joola (CCFV-Joola) en dénombre 1 953, car certaines familles se sont fait connaître après la parution du bilan officiel, le 3 février 2003. Seules 64 personnes ont survécu et 608 corps ont été retrouvés. La région de la Casamance a particulièrement été touchée : 1340 victimes, dont 971 rien que pour la ville de Ziguinchor.
Dix-neuf ans jour pour jour, après la catastrophe maritime civile la plus effroyable, le projet d’un renflouement de l’épave, qui repose sur un fond sablonneux à une vingtaine de mètres de profondeur, probablement disloquée par la grande houle océane, permettra aux familles des victimes de faire le Deuil. Le souvenir est toujours vif.