
Le budget 2023 du ministère des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires est arrêté à un peu plus de 10 milliards F cfa.
A l’Assemblée nationale où il venu défendre hier ce projet de budget, le ministre Doudou Ka a listé les grands chantiers de I’Etat pour faire du Sénégal un véritable hub aérien.
Basée sur 4 piliers essentiels, la stratégie de hub aérien 2021- 2025 dotée de 462 milliards Fcfa vise à mettre en œuvre 15 projets prioritaires. L’ambition de l’Etat du Sénégal, à travers cette stratégie, est de faire de l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) le premier hub aérien de la sous-région.
Concernant le premier pilier, le ministre du Transport aérien a indiqué qu’un système de traitement des bagages est en train d’être mis en œuvre. Avec la prochaine mise en place d’un plus grand tapis bagage, il s’agira de sécuriser le processus de gestion des bagages. D’ailleurs, le ministre Doudou Ka a été interpellé sur la question par beaucoup de députés lors de la plénière. En outre, il a annoncé un projet de vidéosurveillance. A cela, S’ajoute l’extension de l’aérogare de l’Aibd. «Aujourd’hui, il est dimensionné à l’accueil de 3 000 000 de passagers alors qu’en fin 2022, nous serons déjà à 2 700 000 passagers. En 2023, nous voulons démarrer les travaux de l’extension de l’aéroport qui va passer de 3 000 000 de passagers à 6 000 000», renseigne Doudou Ka.
Evoquant la construction d’une école des métiers de l’aviation civile, le ministre indique que pour les 17 avions commandés pour l’école, 11 ont été déjà livrés à l’aéroport militaire de Yoff.
«L’ambition est en marche. Nous allons démarrer dans quelques mois cette académie d’aviation civile qui a eu ses élèves: 15 pilotes pour Air Sénégal et 25 mécaniciens», affirme l’ancien directeur général de l’Aibd Sa.
UN PLAN DE REDRESSEMENT POUR AIR SENEGAL
Abordant les nombreuses critiques essuyées par Air Sénégal, le ministre du Transport aérien,un tantinet diplomate, a tenu à rappeler que la compagnie est jeune. «Je vois plusieurs de mes collaborateurs sur le terrain de la justification. Je ne vais pas faire dans la langue de bois.
Nous avons une compagnie en croissance, elle a 5 ans d’existence, a-t-il précisé, avant d’ajouter que lors de la période de Covid-19, beaucoup de compagnies aériennes européennes ont eu des appuis de leurs États.
« Air Sénégal n’a pas reçu autant que les autres compagnies, malgré les efforts énormes de l’Etat »
Cela veut dire que si Air Sénégal a des problèmes, cela est normal», souligne-t-il. A propos des nombreux retards de Air Sénégal au niveau de l’aéroport, il renseigne que la situation fait l’objet d’une étude. «Elle est en train d’être mise œuvre par des cabinets internationaux en relation avec les cadres de Air Sénégal et de l’Anacim etc. L’objectif est de mettre en œuvre un plan de redressement et de relance de la compagnie en phase avec les ambitions et les moyens de l’Etat, dit Doudou Ka. Ce plan, poursuit-il, va se décliner à travers trois aspects. «ll s’agira d’améliorer la performance opérationnelle, commerciale, financière pour rentabiliser notre compagnie fin 2023 ou au pire des cas fin 2024. Nous demandons une résilience pendant les deux prochaines années pour atteindre l’objectif d’avoir une compagnie de référence en Afrique. L’Etat va continuer à soutenir la compagnie pour qu’elle soit au moins propriétaire de 50% de sa flotte, affirme-t-il.
MUTUALISER AIR SENEGAL ET TRANSAIR
Par ailleurs, Doudou Ka a informé que le Sénégal est entrain d’étudier la possibilité de mutualiser les efforts de Transair et d’Air Sénégal pour en faire une seule force commerciale.
A cet effet, l’Etat a entamé les négociations pour le rachat des parts de la Limak-Aibd-Summak dans la société de handling 2AS.
Le troisième pilier de la stratégie de hub aérien concerne l’aviation civile. A cet effet, Doudou Ka estime qu’une agence de l’aviation civile est une des priorités fortes du Sénégal. «Nous sommes en train de construire le siège de l’ordre de 7 milliards de FCFA. En plus des accompagnements annuels hors budget propre, 1Anacim bénéficie de 20% de la redevance de concession sur le chiffre d’affaires versée par la société LAS (Limak-Aibd-Summa). Une pro- position de relèvement de ce taux à 25% a été soumise récemment au chef de l’Etat», a-t-il annoncé.
Enfin, le dernier pilier concerne la rénovation et la réhabilitation des aéroports régionaux. A cet effet, il a fait une correction sur le montant de 100 milliards Fcfa destiné à ce projet. Ceci, dit-il, concerne uniquement 5 aéroports. A l’en croire, l’ensemble des projets de rénovation d’aéroports est chiffré pour un montant de 200 milliards de Fcfa. Il concerne Saint-Louis, Matam, Ziguinchor, Cap-Skirring. Kolda, Linguère, Toubacouta, Sédhiou.
En résumé : Selon une note du service communication du ministère, ce budget va contribuer à atteindre les perspectives du département édictées par le Ministre Doudou KA et réaliser le projet cher au Président de la République du Sénégal de faire du Sénégal, le premier hub aérien sous régional.
Il s’agit de :
- mettre en service les aéroports de Saint-Louis, Kolda, Matam, Ziguinchor et Linguère ;
- démarrer les travaux de l’aéroport de Tambacounda et de Kédougou, sans oublier la deuxième phase de celui de Cap Skirring ;
- construire l’héliport de Toubacouta,
- ouvrir une Académie de formation aux métiers de l’aéronautique ;
- renforcer la sécurité et la sûreté de l’aéroport AIBD et de tous les aéroports du Sénégal ;
- homologuer l’aéroport de Saint-Louis et certifier l’aéroport de Cap Skirring
- mettre en œuvre la stratégie de croissance d’Air Sénégal Sa
- améliorer les investissements en faveur du secteur et du cadre législatif.
Quant à l’assistance au sol, il a rappelé que les conditions de financement de l’aéroport obligeaient le Sénégal à confier la gestion à un partenaire stratégique. Mais aujourd’hui, les négociations sont bien amorcées pour le rachat du handling pour que la gestion retombe dans l’escarcelle sénégalaise.