Le rapporteur spécial de l’ONU (organisation des nations unis) sur les droits de l’homme en Iran a dénoncé, jeudi, la «brutalité» du régime iranien, réclamant la création d’un «mécanisme international» d’enquête sur la mort d’au «moins 250 personnes», depuis le début des manifestations, selon le journal Le Soleil.
Javaid Rehman a déclaré lors d’une conférence de presse que «l’Iran est dans la tourmente en partie en raison de la mort de Jina Mahsa Amini, victime de brutalité d’Etat et de répression de l’Etat». Le pays a connu des manifestions le 16 septembre dernier provoquées par la mort de cette jeune Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation par la police des mœurs se poursuivent. «Les manifestants réclament justice», a souligné le rapporteur.
Mais «dans le contexte actuel, et en l’absence de voie nationale pour rendre comptes, je demande à la communauté internationale de mettre en place un mécanisme international d’enquête», a-t-il déclaré, mécanisme visant à établir «les responsabilités pour ce qui s’est passé depuis la mort de Jina Mahsa Amini». Il ajoute «clairement, il y a eu beaucoup de brutalités, beaucoup de violence contre la population», estimant à «un minimum de 250», dont 27 enfants, le nombre de personnes «tuées par les autorités», depuis le début des manifestations. Une estimation «très prudente», selon toujours le rapporteur qui a jugé que «sans aucune doute» le nombre de morts devait être «beaucoup plus élevé».
Le rapporteur a également dénoncé le rôle «polémique» de la police des mœurs, qui a «utilisé la violence dans cette affaire (de Mahsa Amini) et dans de nombreux autres cas». Six semaines après la mort de Mahsa Amini, qui a été l’étincelle de la contestation, les manifestations se poursuivent à travers l’Iran, malgré une répression meurtrière et des centaines d’arrestations.
Avec Le Soleil