Face à la presse hier, les contrôleurs aériens ont fait savoir les pressions administratives et psychologiques qui pèsent actuellement sur le corps des Contrôleurs Aériens de l’ASECNA au péril de la securité. A cet effet, une réunion en présentiel du Comité des ministres, organe suprême de l’ASECNA, est prévue à Dakar le lundi 17 octobre 2022.
Avant cette rencontre, le secrétaire générale exécutif de l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (USYCAA), François Paul Gomis, a interpellé leur ministre de tutelle pour la satisfaction de leur plateforme revendicative. Il s’agit, entre autres, de la rémunération, le reclassement, le manque d’effectif. « Le directeur général de l’Asecna est le principal responsable de ce qui se passe. Il refuse de nous rencontrer pour discuter de nos doléances. Il dit qu’on est illégal alors que nous sommes 11 syndicats légalement constitués. C’est pour cette raison que nous demandons à la tutelle de trouver une solution. Parce que notre directeur général refuse de dialoguer et en plus de cela il a entamé une campagne de diabolisation à notre égard », a-t-il dit.
Avant de continuer : « s’agissant de la rencontre qui va se tenir lundi prochain à Dakar, pendant que nous l’attendons avec impatience pour enfin avoir des solutions, le Directeur général de l’Asecna est en train de menacer, suspendre et même d’affecter certains des camarades grévistes. On a constaté qu’après chaque suspension de grève, la direction générale en profite pour nous menacer, nous envoyer des assignations, des suspensions et même des menaces de licenciement. Là où je vous parle, il y’a des secrétaires généraux membres de notre syndicat qui ne sont pas sur le tableau de service. Ils sont encore sous le coup de la suspension de la direction générale de l’Asecna ».
Par ailleurs, Paul François Gomis, a révélé que les contrôleurs aériens qui assuraient le service minimum le jour de la grève ont été chassés des salles de contrôle. « Notre grève a été une réussite. Ce jour-là nous avons assuré que le service minimum. Les autorités nous ont demandé de quitter les salles de contrôle. À la place, ils ont mis des militaires, des anciens contrôleurs. Ce qui est une violation très grave de la réglementation de l’aviation civile. Parce que le métier de contrôleur est un métier très exigeant. Ce jour il y’a eu des incidents et on a frôlé la catastrophe parce que les gens qui étaient dans les salles de contrôle ne comprenaient pas ce qu’ils faisaient ». Toutefois, les contrôleurs aériens espèrent que des solutions seront trouvées à l’issue de la réunion en présentiel du Comité des ministres.