C’est au moment où la dame Lala Guèye s’apprêtait à vendre la maison de ses parents à un voisin d’Abdoulaye Cissokho que ce dernier s’est présenté à elle sous le nom d’Abdourahmane Camara.
Au cours de leur idylle en février 2021, renseigne, l’escroc présumé lui confie 50 millions FCFA.
Quelque temps après, il récupère ledit montant et lui offre 100 000 francs. Courant mai de la même année, Lala Guèye vend la maison à 93 millions FCFA.
Abdoulaye Cissokho emprunte à son amante 50 millions FCFA le 1er juin qui lui donnait entièrement sa confiance.
Selon la dame, c’est dans son appartement qu’elle a donné à Abdoulaye, la somme qu’il devait lui rendre dans les 72h. Mais le lendemain il lui réclame plus de 3 millions pour des sacrifices à faire pour leur mariage a raconté la partie civile, hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar.
Après avoir reçu l’argent, il avait disparu. C’est là que Lala Guéye déposera une plainte le 7 juin. Elle va découvrir qu’il s’appelle Abdoulaye Cissokho à la division des investigations criminelles.
Elle soutient qu’au moment où elle a remis les 63,5 millions à Abdoulaye, elle n’était pas consciente. Il l’a envoûté avec ses chaussures qu’il avait volé.
Entendu, Abdoulaye confesse que la plaignante voulait se marier. Elle lui a remis 6,5 millions pour qu’il lui trouve des marabouts sachant qu’elle a divorcé plusieurs fois et sans enfants. Elle a dupliqué les clé qu’elle lui a remis pour qu’il puisse avoir accès à l’appartement. Et elle lui a confié qu’elle ne s’entendait pas bien avec ses sœurs.
S’agissant du chef de blanchiment d’argent, le prévenu a nié être propriétaire de deux maisons à Fann et Point E. Se disant entrepreneur, il ajoute qu’il a acquis ses deux véhicules de marque Renault depuis belle lurette.
Au moment de la perquisition de son domicile, sis à la Médina, les enquêteurs avaient saisi deux valises remplies de liasses de papiers, sept portables, 13 puces, le montant de 3,5 millions francs et deux véhicules.
Pour le conseil de la partie civile, les manœuvres ne souffrent d’aucune contestation.
“On ne lui connaît aucune activité et il se permet d’acheter deux maisons et deux véhicules. Je suis sûr qu’il a planqué l’argent quelque part”, a relevé Me Seck qui a réclamé 83,5 millions FCFA en guise de réparation.
Prenant la parole, le maître des poursuites a révélé que le prévenu n’est pas à son coup d’essai. Il avait escroqué une autre personne de 73 millions FCFA.Pour sa répression, il a requis trois ans ferme et la confiscation de ses deux maisons et deux véhicules.
Me Ousseynou Ngom a estimé que la remise des 63,5 millions francs n’est pas prouvée. Mieux, un prêt n’est pas constitutif d’une infraction. Par conséquent, il a sollicité la relaxe du prévenu.
En détention depuis six mois, Abdoulaye Cissokho sera édifié sur son sort le 10 mars prochain.