A l’heure actuelle de la gestion de la pandémie du covid19 dans notre pays, tout le monde semble s’accorder sur la nécessité de stopper la contamination communautaire. Tout le monde a donc vu juste car c’est à ce niveau que la pandémie peut être maîtrisée ou exploser dans notre pays de façon catastrophique. Alors que faire? Cette question à priori semble indiquer que notre pays ne s’est pas préparé à faire face à ce genre de situation qui touche la communauté en général et la santé communautaire en particulier. Mais c’est tout le contraire. Ce qui donne cette fausse impression c’est que beaucoup d’activistes ont fait leur apparition dans la gestion de cette pandémie avec une tendance maladroite à une politisation outrancière de la riposte.Il est urgent de tuer tout enjeu politique dans le cadre de cette riposte contre le covid19. Parce que le domaine du social, de l’humanitaire, auquel nous sommes, dans les religions musulmanes et catholiques, comme dans les principes du travail social, n’admet pas la cohabitation avec la politique. C’est toujours contreproductif.
Notre pays dispose en réalité dans sa pyramide sanitaire et son organisation sociale des compétences et d’un dispositif nécessaire pour faire face à la transmission communautaire. Seulement, il ne faut pas les sous estimer, les marginaliser ou les mépriser dans les actions.
En matière de compétence, les travailleurs sociaux (assistants sociaux et travailleurs sociaux spécialisés en actions communautaires) et les diplômés de la filière santé communautaire de l’Université Alioune DIOP de Bambey (UADB) sont les profils les plus indiqués dont notre pays dispose à l’heure actuelle. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que l’essentiel des services régionaux d’éducation pour la santé (EPS) au sénégal sont dirigés par des assistants sociaux. Ces professionnels formés pour faire valoir conformément à leur formation des techniques telles que éducadion pour la santé (EPS), information, éducation et communication (IEC) et communication pour un changement de comportement (CCC) pourront s’adjoindre des organisations communautaires de base (OCB). Il s’agit des chefs de quartier ou de village, des chefs traditionnels, des organisations religieuses (Dahiras-Imams), des groupements de femmes avec l’implication des “badienou Gokh” et des associations de jeunes (ASC). Dans le cadre d’une pandémie comme celle-ci, l’installation de comités comités locaux de lutte contre le covid19 doit être recommandée dans chaque quartier ou village. Pour atteindre plus d’efficacité, il faut aller au plus profond de la base des communautés. Ces comités locaux, encadrés techniquement par des travailleurs sociaux, peuvent s’adjoindre de toute personne dont l’influence ou les compétences peuvent être bénéfiques (exemple chaque quartier doit identifier ses résidents professionnels de santé). Enfin, tenant compte du contexte particulier de certaines villes comme Dakar et ses banlieues, il est nécessaire dans le plan d’action d’amener tous ceux qui partagent un immeuble de se parler et de s’accorder sur des règles de vie en commun pour faire face au covid19.