Lors de la cérémonie d’ouverture des Journées de concertation sur le secteur de la communication, ce mercredi 18 juin, à Dakar, Mamoudou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), a tiré la sonnette d’alarme sur la précarité croissante des professionnels des médias et a plaidé pour un véritable renforcement de l’État de droit au Sénégal.
Dans une déclaration empreinte de gravité, Mamoudou Ibra Kane a dénoncé la situation critique de nombreux acteurs du secteur de la communication. « Aujourd’hui, beaucoup de nos confrères vivent un véritable calvaire », a-t-il affirmé, évoquant des cas d’expulsion de journalistes de leurs logements, d’incapacité à honorer les factures d’électricité, ou encore d’enfants contraints de quitter l’école faute de moyens.
Pour lui, cette situation résulte avant tout d’une absence de dialogue structuré et d’une non-résolution des problèmes économiques et sociaux qui affectent lourdement le secteur. Il en appelle à une prise de conscience collective et à des solutions concrètes.
Mamoudou Ibra Kane a également souligné l’importance de placer ces réformes dans un cadre respectueux de l’État de droit, qu’il juge encore « » au Sénégal. « Nous devons faire de l’État de droit une réalité tangible, et non un simple slogan. Cela suppose que chaque citoyen, y compris les journalistes, puisse critiquer librement les actions du gouvernement sans crainte de représailles », a-t-il insisté.
À ses yeux, la liberté d’expression et la protection des acteurs de la presse sont des piliers essentiels de la démocratie. Il a également rappelé que la transformation du secteur ne peut se faire que dans le respect des textes constitutionnels, avec la participation active de toutes les parties prenantes : société civile, syndicats, institutions étatiques, et même les confessions religieuses.
« Ce dialogue doit être inclusif, sincère, et guidé par l’intérêt général. Il en va de la survie de notre presse, mais aussi de la vitalité de notre démocratie », a-t-il conclu.
Ces journées de concertation interviennent dans un contexte particulièrement tendu pour les médias sénégalais, qui appellent depuis plusieurs mois à des réformes urgentes pour assurer leur viabilité économique, leur indépendance, et leur rôle de contre-pouvoir.
Kémo DAFFÉ journaliste