Près de deux ans après le début de la crise de Covid-19, de fortes divergences dans la reprise sapent la confiance et la solidarité mondiales, selon une nouvelle note d’orientation sur l’emploi et l’éradication de la pauvreté, présentée mardi par le chef de l’ONU, António Guterres.
Le Secrétaire général a averti que la pandémie a non seulement confirmé mais approfondi les inégalités existantes.
L’investissement dans l’emploi, la protection sociale et une transition juste vers un avenir à zéro émission nette de gaz à effet de serre, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire, pourraient empêcher un approfondissement des inégalités.
Augmentation de l’extrême pauvreté
« La solidarité mondiale a été jusqu’à présent totalement insuffisante », a déclaré M. Guterres. « Un contrat social renouvelé… devrait être au cœur de la reprise ».
Selon la note d’orientation, l’extrême pauvreté a augmenté de 119 à 224 millions de personnes entre mars et décembre 2020 – la première augmentation de ce type en plus de 21 ans.
Plus des trois quarts de ces « nouveaux pauvres » vivent dans des pays à revenu intermédiaire. Dans le même temps, la richesse des milliardaires a augmenté de plus de 3.900 milliards de dollars.
Le rapport note qu’en raison de la pandémie, il y a environ 75 millions d’emplois de moins en 2021 qu’avant la crise, et 23 millions de moins prévus en 2022.
Il estime également que 8,8% du total des heures de travail ont été perdues en 2020, soit l’équivalent des heures travaillées en un an par 255 millions de travailleurs à temps plein.
Cela correspond à une perte de 3.300 milliards de dollars de revenus du travail avant le soutien du gouvernement.
Pour parvenir à « une reprise riche en emplois » et à une « transition juste », au moins 982 milliards de dollars sont nécessaires pour répondre aux chocs immédiats du marché du travail dus à la crise, selon le rapport.