Le 25 juillet, M. Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs en limogeant le gouvernement et en suspendant le Parlement. Il avait prolongé ces mesures le 24 août « jusqu’à nouvel ordre». Nombre de Tunisiens avaient accueilli cette annonce avec enthousiasme car, exaspérés par leur classe politique, ils disaient attendre des actes forts contre la corruption et l’impunité dans un pays en grave difficulté sociale et économique. Mais opposants, partis politiques, magistrats et avocats avaient dit craindre une dérive autoritaire. Dans un décret ce mercredi, M. Saïed a annoncé la poursuite du gel du Parlement et la promulgation de «mesures exceptionnelles » pour « l’exercice du pouvoir législatif » et « l’exercice du pouvoir exécutif », qui font l’objet de deux chapitres de la Constitution désormais suspendus de facto. Pour souligner le caractère transitoire de ces décisions, le décret présidentiel ajoute que M. Saïed « entreprend la préparation des projets d’amendements relatifs aux réformes politiques avec l’assistance d’une commission qui sera organisée par arrêté présidentiel ».