Au Sénégal, l’apparition brutale de nappes d’une couleur marron-orange à la surface de la mer, sur la Petite Côte, au sud de Dakar suscite des questions et inquiétudes. Des scientifiques du Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) et l’Institut de recherches pour le développement (IRD) ont mené l’enquête, avec la participation citoyenne de riverains : il de trouve que le coupable est une micro-algue, inoffensive pour l’homme, mais potentiellement toxique pour les organismes marins.
Le phénomène serait lié à des facteurs climatiques, avec une remontée brutale des températures de la mer, et la fin des alizés, donc des vents de nord-est. Il va rapidement s’estomper, selon le chercheur, mais pourrait devenir récurrent, et perturber la chaîne alimentaire.
« Il n’y a aucun problème pour la consommation de poisson, rassure Patrice Brehmer. Ce n’est pas non plus dangereux pour les poissons de façon directe, mais à moyen terme, c’est embêtant parce que ces Noctiluca scintillans entrent en compétition avec les diatomées qui sont les proies favorites des petits pélagiques du Yaboy au Sénégal. »
Le Yaboy, autrement dit la sardinelle. Ce qui pourrait avoir, dans la durée, des conséquences économiques et sociales. Pour le scientifique, il n’y a pas de lien direct avec la maladie qui avait touchée les pêcheurs et apparue depuis 2020. D’ailleurs, des recherches approfondies seraient nécessaires sur le phénomène.